Emballages plastiques: il faut donner sa chance à l'extension du tri

Le 08/04/2019 à 10:04  

Emballages plastiques : il faut donner sa chance à l'extension du tri

Extension des consignes de tri des emballages plastiques Tel est en substance le message qu'ont tenu à faire passer les adhérents de PlasticsEurope qui organisaient une rencontre ce matin ; les industriels du plastique ont en effet appelé de leurs voeux les pouvoirs publics à "donner sa chance à l'extension des consignes de tri" avant de prendre "un virage à 180 degrés" en introduisant un système de consigne pour les bouteilles plastiques. Le problème reste que des résines sont mises en marché sachant qu'elles ne sont pas recyclables.
 Bien que de nombreux emballages ne sont pas recyclables (techniquement et/ou économiquement), PlasticsEurope demande d'aller jusqu'au bout de l'extension des consignes de tri "d'ici à 2022", puis de "faire un bilan au bout de cinq ans avant de changer le système", a notamment déclaré à la presse Eric Quenet, directeur Ouest Europe de l'association professionnelle.

Avec l'extension des consignes de tri, "les Français pourront jeter tous les matériaux plastiques" dans la poubelle dédiée, alors qu'aujourd'hui seuls peuvent être jetés certains emballages (bouteilles, flacons, etc.). "Il faut donner sa chance à l'extension des consignes de tri" qui doit permettre de collecter séparément "une quantité importante" d'emballages plastiques, a ajouté Hervé Millet, directeur des affaires techniques et réglementaires, qui chiffre à 1,3 million de tonnes la quantité de plastique actuellement jetée avec les déchets ménagers non triés.

Pour renforcer le tri, PlasticsEurope se prononce pour "une interdiction de la mise en décharge des déchets plastiques en 2025" : le lobbyste qui préconise cette trajectoire depuis des années (il se déclare de longue date en faveur de la valorisation énergétique des plastiques non recyclés/recyclables), insistant sur le fait que l'interdiction existant aujourd'hui, ne s'applique qu'aux déchets collectés séparément.
Pour ce qui touche à la mise en place d'une consigne pour les bouteilles plastiques, c'est de son point de vue, "un virage à 180% sur toute la philosophie qui a sous-tendu l'extension des consignes de tri", cette prise de position intervenant alors que doit être présentée dans le courant 2019 le projet de loi sur l'économie circulaire.

 La structure représentant les producteurs européens de matières plastiques, ne manque pas une occasion de rappeler que ce secteur se caractérise par son dynamisme et sa contribution à l’amélioration de la qualité de la vie, à l’innovation en facilitant une meilleure utilisation des ressources et à la protection du climat, mais également que la filière plastique européenne génère quelques 340 milliards d’euros et emploie plus d’un million et demi de personnes qui travaillent dans 62 000 entreprises, principalement des PME.
Aussi, elle  appelle de ses voeux "une mise en place effective du décret cinq flux", imposant des objectifs de tri pour les déchets industriels et commerciaux, et a fait le point sur le développement "d'un procédé chimique de recyclage du polystyrène, une des matières plastiques difficiles à recycler", indiquant par ailleurs que les "industriels européens ont développé une plateforme collaborative (SCS, Styrenics Circular Solutions) pour étudier les procédés de recyclage chimique, en vue de produire des emballages alimentaires".
En 2019, "on devrait choisir un procédé technologique", et en 2020 "un pilote de démonstration devrait être installé sur un site qui reste à déterminer", a précisé Eric Quenet.

"Le recyclage chimique constitue une opportunité complémentaire au recyclage mécanique
". Cela dit, ce nouveau procédé représente "des investissements très conséquents" et les délais de réalisation pour arriver au stade industriel sont estimés "entre 5 ans et 10 ans", a conclu le directeur Ouest Europe de PlasticsEurope. On retiendra aussi, que le recyclage chimique exige "des traitements en amont relativement importants" et encore de "post-traiter ce qui sort de l'unité" de recyclage, a complété Hervé Millet.