Green Deal : 4 engagements pour la croissance verte sont signés

Le 02/05/2016 à 17:01  

Green Deal : 4 engagements pour la croissance verte sont signés

croissance verte Le ministre Emmanuel Macron a signé les quatre premiers engagements pour la croissance verte (ECV) ou « green deal » dans le cadre du colloque sur l’économie circulaire organisé par le Conseil National de l’Industrie en partenariat avec le GFI et l’AFEP...
 Le programme Green Deal existe depuis 2011 aux Pays-Bas et constitue l’instrument central du gouvernement néerlandais pour la croissance verte, puisqu'il consiste en un partenariat multi-acteurs visant à faciliter l’émergence de projets innovants : l’Etat s’associe avec d’autres parties prenantes en vue de lever les freins auxquels sont confrontés les projets. C'est ainsi qu'aux Pays Bas l’Etat a accompagné à ce jour plus de 500 entreprises à travers 180 green deals.

 En France, le Conseil National de l’Industrie a été conçu pour établir une vision partagée de l'avenir de l'industrie dans notre pays. A l’occasion de ce colloque « Economie circulaire, vers de nouvelles solutions industrielles », il a présenté les travaux menés depuis deux ans par ses 14 Filières industrielles mobilisées au sein de sa section thématique Economie circulaire. Dans le cadre de leurs réflexions, ces 14 filières ont développé en partenariat avec les industries, le GFI, l’AFEP, l’IEC et l’Etat, un nouveau type d'engagement volontaire appelé « engagement pour la croissance verte », largement inspiré des « Green deals néerlandais », puisqu'ils mettent en place le principe de réciprocité entre l’Etat et les entreprises, pour lever de manière pragmatique des barrières à l’économie circulaire qui se veut être une économie plus efficace dans l’utilisation des ressources, avec un moindre impact sur l’environnement ; de manière concrète, cette autre vision est basée sur l’écoconception, l’optimisation des flux de matières et d’énergie, la réparation, le réemploi et bien évidemment, le recyclage pour préserver les ressources de matières premières tout en améliorant la compétitivité des entreprises. 

 Basés sur le développement de coopérations public-privé, ces « Engagements pour la Croissance Verte » visent à lever de manière pragmatique les freins que les porteurs de projets rencontrent dans la mise en œuvre de leurs objectifs. Ce type de démarche renforcera l'action de l'Etat, en confrontant la réglementation au retour d’expérience des initiatives portées par les entreprises industrielles dans un processus d’amélioration en continu.

Emmanuel Macron Les 4 premiers engagements pour la croissance verte signés le 27 avril par le ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron, concernent :

 Le recyclage et la valorisation des déchets de plâtre portés par le syndicat national des industries du plâtre (SNIP), Knauf, Placoplatre et Siniat. Dans ce cadre, Siniat s'engage à poursuivre des démarches d'ores et déjà initiées dans son programme Eco Plâtre : amélioration du suivi des producteurs ou détenteurs de déchets de plâtre par le biais de l'accompagnement personnalisé, intégration du recyclage dans la stratégie de l'entreprise, accompagnement des acteurs du recyclage ou encore création d'un guide de bonnes pratiques à destination des producteurs de déchets de plâtre. Siniat est acteur depuis plusieurs années au sein de nombreux projets favorisant l'économie circulaire par le biais du recyclage (Gypsum to Gypsum, Democles, Aquitaine, Recygypse). Siniat a su constituer un réseau de 150 collecteurs pour un maillage de tout le territoire et a développé ses outils de production pour réintégrer un taux de produit recyclé pouvant aller jusqu'à 30%. Par ce Green Deal, la profession s'engage à fiabiliser la filière de recyclage du plâtre et ambitionne ainsi de recycler 250 000 tonnes de déchets de plâtre à l'horizon 2020 (contre 66 000 tonnes en 2014).

 La création d’une nouvelle filière de recyclage et de valorisation du verre acrylique portée par Arkema, la plateforme technologique Canoe, Paprec, Indra et Plastinov (voir notre dépêche d'hier).

 La reprise et le recyclage des uniformes et textiles professionnels portés par la SNCF, l’association Orée, Grdf, La Poste, la Ville de Paris et des PME de la filière textile : Moncorgé, les Filatures du Parc, Kermel, Bilum, Sympatex. L'absence actuelle de filières dédiées au traitement des vêtements professionnels laisse chaque donneur d'ordre organiser, comme il le peut, le traitement de ses vêtements en fin de vie. Initiée par SNCF, l'idée d'une filière de réemploi / recyclage industrielle des vêtements professionnels s'est concrétisée au sein du Club Métiers Orée « Valorisation des Mousses et Textiles », qu'il s'agisse de tenues « Image » ou de vêtements de travail spécifiques. L'intérêt collectif exprimé par les donneurs d'ordre est de pouvoir traiter leurs gisements en assurant la traçabilité, la sécurisation et la maîtrise des débouchés des matières premières secondaires. L'objectif de la FRIVEP est d'étudier l'opportunité et la faisabilité technique et financière, de la mise en oeuvre d'une filière nationale, de réemploi et de recyclage, créatrice d'emplois sur le territoire français.

 Le recyclage des granulats et matériaux de construction inerte porté par l’Unicem, Unpg et le Snbpe. Michel André, président de l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (UNICEM), Arnaud Colson, président de l’Union Nationale des Producteurs de Granulats (UNPG) et Alain Plantier, président du Syndicat National du Béton Prêt à l’Emploi ont en effet signé l’« Engagement pour la croissance verte relatif à la valorisation et au recyclage des déchets inertes du BTP », à l’issue du colloque. Le président de l'Unicem a présenté l’engagement de la fédération « témoignant de la mobilisation de la filière des matériaux minéraux de construction en faveur de la Vêtement professionnelvalorisation et du recyclage des déchets inertes du BTP ». Gestion rationnelle des ressources, gestion de l’eau en circuit fermé, réaménagements des sites pour la collectivité, réduction de l’empreinte sur l’environnement, recyclage et valorisation des déchets inertes du BTP… autant de pistes qui tendent à démontrer que « la filière minérale contribue, au quotidien, à la réalisation du modèle de l’économie circulaire. Avec la signature de cet engagement relatif à la valorisation et au recyclage des déchets inertes du BTP, l’Unicem, l’Unpg et le Snbpe, s’engagent en faveur de l’économie circulaire pour valoriser sous forme de matière 70% des déchets du secteur du bâtiment et des travaux publics d’ici 2020, augmenter de 50% la quantité de granulats et matériaux recyclés à l’horizon 2020 par rapport à 2014 (soit une augmentation de 10 millions de tonnes), et développer la valorisation de la fraction non recyclable des déchets inertes en réaménagement de carrières ». Pour faciliter la mise en œuvre des actions de la filière, l’Etat s’est engagé de son côté à actionner des leviers tels que la stabilité et l’uniformité d’interprétation des règles administratives, ainsi que la sensibilisation des donneurs d’ordre à l’intégration de critères relatifs au recyclage dans les appels d’offres.