Plastiques : BASF s'oriente vers le recyclage chimique

Le 18/12/2018 à 21:10  

Plastiques : BASF s'oriente vers le recyclage chimique

Déchets plastiques souillés en mélange Pour la première fois, le groupe chimique allemand fabrique des produits à partir du recyclage chimique des plastiques qui souhaite se poser en « pionnier de l’industrie », notamment via son projet ChemCycling, qui a pour vocation de transformer des déchets plastiques non exploités, parce que mélangés ou souillés, en un gaz de synthèse ou de l’huile de pyrolyse via des procédés de thermochimie.

 Pour la première fois, BASF fabrique des produits à partir du recyclage chimique des plastiques. L'industriel innove via son projet « ChemCycling », une façon d'envisager la valorisation de déchets actuellement non exploités, tels que les plastiques mélangés ou souillés, autant de déchets qui sont, selon le lieu géographique où ils se situent, voués à l'enfouissement ou à l'incinération (afin de produire de l'énergie). Pourtant, souligne le groupe allemand, le recyclage chimique offre une autre alternative : transformer ces matières plastiques en un gaz de synthèse ou de l’huile via des procédés de thermochimie. Les matières premières recyclées ainsi obtenues peuvent être utilisées comme intrants dans la production de BASF, remplaçant en partie les ressources fossiles.

En utilisant ce procédé, BASF souhaite s’inscrire parmi les pionniers mondiaux de l’industrie. « Une utilisation responsable des plastiques est essentielle pour résoudre le problème de ces déchets. Cela s’applique tant aux entreprises qu’aux institutions et aux consommateurs. Avec le recyclage chimique, nous souhaitons contribuer de manière significative à la réduction de la quantité de déchets plastiques », soutient Martin Brudermüller, Président du Board et Directeur de la Technologie de BASF. « Grâce à notre projet ChemCycling, nous utilisons les déchets plastiques non valorisables en l'état, en tant que ressources, ce qui est profitable à tous : l’environnement, la société et l’économie. Nous avons mis en place des partenariats tout au long de la chaîne de valeur afin de bâtir un modèle circulaire opérationnel ». Pour mener à bien le projet et capter le gisement, l'industriel collabore étroitement avec ses clients et partenaires, qu’il s’agisse de sociétés de gestion des déchets, de fournisseurs de technologies ou de producteurs d’emballages, afin de créer une chaîne de valeur circulaire.

Des déchets aux emballages alimentaires et composants de réfrigérateur, le groupe déclare développer d’ores et déjà des produits pilotes, comme par exemple des emballages de mozzarella, des composants de réfrigérateurs et des panneaux isolants, avec dix clients provenant d'univers industriels variés. Il précise par ailleurs que ces produits, sont évidemment soumis aux plus strictes exigences de qualité et d’hygiène, pour le contact alimentaire, et soutient qu'ils peuvent tout à fait être fabriqués à partir des matières ChemCycling, d'autant qu'ils présenteraient des propriétés identiques à celles de leurs homologues issues de ressources fossiles.
« Ce nouveau mode de recyclage offre des opportunités de développement d’un modèle économique innovant, profitable pour nous, mais aussi à nos clients, qui privilégient déjà les produits et emballages issus de matériaux recyclés mais ne veulent ou ne peuvent faire aucun compromis sur la qualité », complète le chef de projet, Stefan Gräter. La prochaine étape consistera bien sûr à mettre sur le marché les premiers produits nés du projet ChemCycling.

Le marché attend de l’industrie des solutions constructives en matière de traitement des déchets plastiques, rappelle le groupe ; le recyclage chimique est, selon lui, un complément innovant aux autres procédés de gestion et de recyclage des déchets déjà disponibles. « Il est nécessaire de développer toute une gamme d’options de recyclage des déchets plastiques car il n’existe actuellement aucune solution universelle, applicable à tout déchet et tout produit. La solution choisie devrait toujours être celle offrant le meilleur écobilan », précise Andreas Kicherer, expert en développement durable au sein du groupe.
Il restera néanmoins à satisfaire un certain nombre d’exigences technologiques et réglementaires avant de voir le projet sur le marché. D’une part, les technologies de transformation des déchets plastiques en huile de pyrolyse ou gaz de synthèse recyclé(e) existantes devront être perfectionnées et adaptées, de manière à garantir une qualité élevée et constante. D’autre part, les conditions d’adoption de cette approche sur chaque marché dépendront largement du cadre réglementaire régional en vigueur. Il sera, par exemple, impératif de démontrer que le recyclage chimique et l’établissement du bilan massique contribuent à l’atteinte des quotas de matière recyclée fixés pour un produit...