Quand le pollueur n’est pas le payeur…

Le 22/01/2014 à 19:35  

Quand le pollueur n’est pas le payeur…

Il est une variété de déchets dont la collecte coûte cher, bien qu’elle passe inaperçue. Ce sont les ordures que l’on retrouve en bordures de routes nationales et sur les aires de repos qui y sont installées. Ainsi dans le Soissonnais, on a fait les comptes : près de 65 tonnes de déchets sont retrouvées chaque année. Et… qui paye ? On vous le donne en mille !

Les déchets de bords de routes (voir Déchets sauvages : à traquer de manière civilisée) et garnissant allègrement les pelouses et parkings des aires de repos sont tous de même nature : des emballages vides et des sacs. Triste constat, que l’on fait un peu partout en France (voir aussi Prévention : des monstres de déchets le long des route).
A titre d’exemple, le Soissonnais. Si la collectivité organise le changement des poubelles deux fois par semaine, si les parkings sont nettoyés à la pince à déchets tous les quinze jours, les tonnages de ce qui traine ne font que grimper, constate avec beaucoup de regrets, le responsable du centre d’entretien et d’intervention (CEI) de Soissons, Sébastien Antonio.

 Triste constat en effet de constater que l’incivilité des petits cochons ne cesse d’accaparer le terrain pourtant régulièrement nettoyé ! Dans la seule région de Soissons, on a ainsi collecté, non loin des poubelles installées pour ce faire, 65 tonnes en 2013 (contre 64,5 en 2012 et 56 en 2011) constate cet agent de la direction interdépartementale des routes (DIR).
Inutile de s’étendre : ce n’est pas gratuit. Dans le cas qui nous occupe, la société spécialisée qui se charge de ce fardeau facture la prestation 8000 euros TTC, pour les « petits déchets », tels que décrits ci-dessus. Il va sans dire que les enveloppes de pneus usagés, plastiques rigides et autres déchets plus volumineux, soit 36 tonnes sur le périmètre concerné, coûtent en plus, environ 7500 euros par an. Mais… Ce n’est pas tout ! L’enlèvement, le transport puis le traitement du moindre fût ou gros bidon ayant contenu des produits non identifiés et donc potentiellement dangereux est facturé « jusqu’à 1000 euros le bidon » du faut d’une prise en charge par une société agréée pour ce faire, fournissant tous les justificatifs de traitement adéquat.

Autant d’argent qu’il faut dépenser car la « la collectivité est propriétaire du déchet jusqu’à son traitement », rappelle le responsable du district de Laon, Olivier Nouhen.
Et ce n’est pas parce qu’on fait les choses dans les règles qu’on oublie de râler contre celles et ceux qui pensent que tout est permis, et qui ignorent évidemment le prix de leur incivisme. On évoque, bien évidemment aussi, des sacs contenant quelques seringues et les inévitables bouteilles remplies d’urine, provenant d’automobilistes, voire de conducteurs de poids lourd, pressés qui ne prennent pas le temps de s’arrêter (ce qui ne fait pas, quel que soit le motif ayant justifié cette attitude, de ces déchets des trucs sympas à ramasser)…

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