Acier : Eurofer n’a pas un moral d’acier



Ceci assombrit évidemment les perspectives pour les industries utilisant de l'acier européen, dont « la production doit baisser encore au premier semestre sur un an », avant de limiter un peu son repli ensuite.

« La consommation apparente (qui inclut les importations, mais exclut les exportations) va probablement baisser de l’ordre de 29% sur un an au premier trimestre, puis de 23% au deuxième, avant de réduire progressivement sa baisse sur le reste de l'année ; le secteur automobile est particulièrement touché par cette récession, mais ceux de la construction, des tubes en acier et de l'ingénierie n'échapperont pas à la spirale baissière » ajoute Eurofer, étant entendu que selon elle, la plupart des secteurs connaîtront un léger mieux en 2010.

En revanche, une timide reprise est escomptée pour l'année suivante. « Après une chute de 15% en 2009, une certaine croissance de la consommation apparente est anticipée pour 2010, en raison de l'absence d'un important déstockage comme cela aura été le cas en 2009», complète Eurofer.

Une nouvelle n’arrivant jamais seule, il est bon également de rappeler que l'Union Européenne a relevé les droits de douane sur certains aciers chinois. Elle a en effet, imposé des droits de douanes antidumping temporaires mais pouvant atteindre 25% sur les importations de fils d'acier de fabrication chinoise, mais pas sur certaines autres catégories de produits sidérurgiques en provenance de Chine.

Bruxelles a aussi imposé des droits antidumping d'environ 4% sur les importations de tiges d'acier - principalement utilisées dans la construction - en provenance de Moldavie.
Ces droits s'appliqueront pendant six mois, le temps pour la Commission européenne de proposer ou non aux ministres du Commerce des 27, la mise en oeuvre d'éventuels droits « définitifs », valables au moins cinq ans.
Il y a quelques semaines, l'UE avait imposé des droits pouvant culminer à 87% sur les écrous et boulons de fabrication chinoise, ce qui a conduit Pékin à engager une procédure à son encontre devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

L'UE rejette en bloc ces accusations de protectionnisme ; elle compte sur la décision de ne pas imposer de droits sur les aciers plats laminés à chaud chinois qui tendrait à prouver à Pékin qu'elle ne fait qu'appliquer les règles du commerce mondial et ne cherche pas à protéger ses industriels.
Eurofer de son côté met les pieds dans le plat : les sidérurgistes européens accusent leurs concurrents chinois de bénéficier d'aides d'Etat leur permettant de pratiquer du dumping dans l'UE.
Au demeurant, un porte-parole du ministère chinois du Commerce a salué la décision européenne de ne pas imposer de droits spécifiques sur les aciers plats laminés à chaud. Il a ajouté espérer que, sur d'autres dossiers, Bruxelles pourrait « maintenir une position objective et juste et adopter des décisions conformes aux réglementations de l'OMC ».

