Les Ordures Ménagères Résiduelles (OMR) désignent la partie des déchets qui restent après des collectes sélectives, aussi appelée "poubelle grise". Dans un nouvel avis, l'Ademe revient sur le devenir des installations de traitement des OMR (incinération, stockage), au moment où la loi pour la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe) engage les conseils régionaux dans un nouvel exercice de planification régionale pour la prévention et la gestion de l’ensemble des déchets…




En cas d’absence d’installation d’incinération avec valorisation énergétique, la pertinence de nouvelles unités de prétraitement des Ordures Ménagères Résiduelles (2,2 Mt d’OMR ainsi traitées en 2013) pose question. De manière générale, l’Ademe ne recommande pas la création d’unités de prétraitement sur OMR :
"Les déchets résiduels sont très hétérogènes. Le tri mécanique de ces déchets risque de ne pas être assez performant pour préparer des matières reprises par les recycleurs. Ce tri apparaît aujourd’hui comme un risque technique (technologies de tri en évolution, peu validées sur des ordures ménagères) et surtout un pari économique. Les promoteurs de tels équipements doivent valider la réalité des performances techniques et économiques revendiquées et leur adéquation aux déchets résiduels de demain", explique l'Agence.
"La priorité pour la préparation de combustibles à partir de déchets non dangereux non recyclables est d’accompagner une structuration de cette filière émergente, à partir notamment des refus de tri de déchets d’activités économiques ou d’emballages et papiers ménagers, plus homogènes et au pouvoir énergétique plus élevé. Quelques démonstrateurs sur ordures ménagères déjà identifiés sont en démarrage et feront l’objet d’une évaluation mais doivent rester à ce stade une exception", ajoute-t-elle.
Pour le cas spécifique d’un prétraitement dont l’objectif est principalement une "stabilisation" des OMR, c’est-à-dire de réduire le potentiel évolutif des ordures ménagères avant stockage, il peut trouver une pertinence, notamment dans les territoires d’Outre-Mer ou îliens. Celui-ci devra relever d’une analyse économique des collectivités et du planificateur régional. En effet, ce prétraitement contribue faiblement à l’atteinte des objectifs de recyclage et valorisation de la loi (récupération minime de matière ou d’énergie par rapport à l’enfouissement). S’il peut contribuer à une meilleure acceptabilité, il augmente le coût d’élimination. Enfin, pour les unités existantes, une reconversion permettant d’adapter l’installation au déploiement du tri à la source des biodéchets doit être envisagée.
Pour plus d'informations et consulter l'avis de l'Ademe sur les Ordures Ménagères Résiduelles, rendez-vous ici.
