Allemagne : la consommation de ferrailles accuse un faible recul en 2013

Le 20/03/2014 à 21:16  

Allemagne : la consommation de ferrailles accuse un faible recul en 2013

ferrailles Dans un contexte européen difficile, l’Allemagne est parvenue, l’an dernier, à tirer son épingle du jeu et à stabiliser sa production d’acier par rapport à 2012. La consommation de ferrailles a globalement suivi le même chemin, à quelques subtilités près, que le bvse (Bundesverband Sekundärrohstoffe und Entsorgung) organisation qui regroupe des producteurs de ferrailles en Allemagne a révélé récemment.

A un poil près... La précision allemande est la précision allemande. Alors, il n’est pas tout à fait exact de dire que la production d’acier en 2013 a été équivalente à celle de 2012. Il s’en est en fait manqué de 16 000 tonnes. Ceci dit, il est plus intéressant pour les mais des ferrailles que nous sommes de nous pencher sur la structure de cette production et sur la répartition de la consommation de ferrailles.

Outre Rhin donc, en 2013, la production de la filière fonte (dont les ferrailles représentent environ 18 % des apports en matières premières)a augmenté de 1.1 % par rapport à celle de 2012 tandis que la production de la filière électrique (dont les ferrailles représentent 100 % des apports en matières premières)a diminué de 2.4 %. La baisse de la production d’acier par les aciéries électriques a entraîné un recul de la consommation de ferrailles par ce secteur d’activité de 462 000 tonnes. En réalité, la consommation de ferrailles qui a atteint 19 400 000 tonnes en 2013 en Allemagne n’a diminué que de 300 000 tonnes ce qui est déjà pas mal. Et ce tout simplement parce l’augmentation de production de la filière fonte, qui consomme aussi des ferrailles, a sensiblement compensé le recul. La consommation de ferrailles de la filière électrique a reculé de 7 kg par tonne d’acier produite en 2012 ; celle de la filière font a progressé de 5 kg par tonne d’acier produite. Les fonderies auraient en outre consommé en 2013 3.34 millions de tonnes de ferrailles soit 7.1 % de moins que l’an dernier. Les ferrailles en Allemagne constituent 88 % des matières premières de la fonderie (de ferreux, bien entendu)

Les exportations en berne... Si les volumes vendus aux aciéries installées sur le territoire allemand sont restés stables d’une année sur l’autre, les négociants allemands ont souffert d’un fort ralentissement des exportations qui ont, selon le bvse, diminué de 900 000 tonnes l’an dernier soit de plus de 9 %. Les expéditions vers les pays-tiers auraient reculé de près de 30 % tandis que les expéditions vers les autres pays d’Europe afficheraient un recul de 5 %.

Les prix en ont pris un coup...Dans ce contexte, les prix ont trinqué. Le bvse constate qu’entre 2012 et 2013, le prix moyen de la E3 a reculé de 8.3 % après avoir diminué de près de 5 % entre 2012 et 2011. Quand les volumes à traiter se maintiennent tout juste, que les prix diminuent et que les charges (énergie, main d’œuvre…) progressent, la rentabilité des entreprises est évidemment affectée, ce que déplore évidemment l’organisation professionnelle. Les professionnels ont vécu la fin de l’année dans l’espoir que la nouvelle année s’ouvrirait sous de meilleurs auspices et certains ont accumulé des stocks avec l’intention d’attaquer 2014 sur un temps fort. Déception évidemment car ce n’est pas vraiment le tour qu’a pris le marché. Dès le mois de février, le prix des ferrailles reprenaient le chemin de la baisse en l’absence d’animation sur le marché international et de l’absence particulièrement remarquée des acheteurs turcs. Aujourd’hui, les négociants allemands ne sont pas particulièrement optimistes et estiment que le marché ne devrait pas être très différent de celui du début de l’année jusqu’à la fin du 1er semestre. La donne du marché reste en Allemagne comme en Europe entre les mains des acheteurs, autant dire un marché sans visibilité qui ne rassure guère les protagonistes.