Arcelor : une défense financière contestable


Concernant la défense de l'intérêt social, il n'est pas évident de comprendre la logique industrielle qui découle du versement de 5 milliards d'euros aux actionnaires. La consolidation de l'industrie de l'acier est en plein mouvement et les dirigeants d'Arcelor expliquaient il y a encore peu de temps que leur groupe a vocation à être le principal acteur fédérateur de ces regroupements. Alors, pourquoi priver le groupe d'une importante capacité financière?. D'autant plus que la conjoncture de l'acier ne restera pas toujours au beau fixe. D'ailleurs Guy Dollé a insisté pour commenter cette décision : "Il est très important aujourd'hui de comprendre que nous n'avons pas changé de fusil d'épaule et passé d'une vision de société industrielle à une société purement financière (...). Si nous avons fait cette proposition aux actionnaires, dans une situation dans laquelle nous sommes en combat en quelque sorte, c'est tout simplement parce que nous avons la foi dans notre modèle industriel " .
Pendant ce temps, les grandes manœuvres financières continuent en coulisse... Ainsi on apprenait en même temps l'augmentation de participation de 0,88 à 2,03% du financier Zaleski, polytechnicien qui a travaillé pour l'Etat français avant de rejoindre le privé et qui est intervenu dans des dossiers sensibles comme d'Edison en Italie aux côtés d'EDF.
Mais jusqu'à présent , malgré toutes ces initiaitives , le cours de l'action varie peu. Et , du côté de Mittal tout en confirmant que cela ne change rien à la capacité ni à la volonté de mener à bien l'opa, on accuse les responsables d'Arcelor de mener une offensive sans précédent contre leurs propres actionnaires et une tentative en les privant du droit de décider des mérites de l'offre.
Les actionnaires pourraient faire entendre leur voix à l'occasion de l'assemblée générale d'Arcelor du 28 avril. Et, si leurs intérêts ne sont pas équitablement défendus, le combat pourrait pourquoi pas prendre une tournure juridique ? A cet égard, Colette Neuville rappelait il ya quelques jours que la "mission du management, ce n'est pas de défendre la société coûte que coûte mais c'est de valoriser au maximum (...) S'il y a des choix à faire, ils doivent être faits en fonction de cela sinon il risque d'y avoir une sanction assez lourde des actionnaires à la prochaine assemblée générale."

