Automobile : embouteillage chez les casseurs


Fin mars, les professionnels de la région parisienne ont même fait grève ! Et ce pendant une semaine au motif qu’ils ne peuvent plus faire face !

Du fait que cette prime a une durée de vie programmée, les recycleurs ne peuvent ni augmenter les capacités, ni embaucher du personnel. «Nous savons d’ores et déjà que, début 2010, nous devrons faire face à un grand creux», précise aussi le président.
Là où le bât blesse, c’est quand même la crainte des professionnels de voir la filière déficitaire cette année : la gestion administrative ajoutée au coût de la dépollution d’une automobile (traitement de l’huile, du carburant, du platine contenu dans le pot catalytique…) engendre une dépense de l’ordre de150 euros environ, voire 250 euros si l’on y ajoute le prix du transport, voire 280 euros quand on additionne le tout avec les fameux 30 euros si l’entreprise achète l’épave.
Il faut savoir aussi que les concessionnaires automobiles français ont constitué des GIE qui vendent les VHU aux recycleurs les véhicules en fin de vie.

« Il faut savoir que les recycleurs ont moins de temps pour se consacrer à la récupération et à la valorisation des pièces de rechange… Lorsque la “balladurette” a été lancée en 1994, il y avait une dizaine de modèles de la Peugeot 205. Aujourd’hui, il y a 60 déclinaisons de la 206 ! Cela pose d’énormes problèmes de gestion des stocks», explique aussi Patrick Poincelet. Et puis, il faut bien voir une chose : le marché de la pièce détachée d’occasion est stabilisé en raison de la concurrence accrue des pièces neuves.
Par ailleurs, certains concessionnaires ne parvenaient pas à se faire rembourser la prime, puisque, pour des raisons pratiques, ils avaient racheté les véhicules de leurs clients. Or, la mesure fiscale est claire : le bénéficiaire des 1 000 euros est l’acheteur du véhicule neuf. La semaine dernière, l’administration a accepté de régulariser la situation des concessionnaires qui avaient mal compris la procédure.
Quoi qu'il en soit et en dépit de ces petits loupés, on ne peut que saluer le succès de cette prime : 70 000 véhicules en ont bénéficié depuis début 2009 et on estime à 220 000, le nombre de véhicules qui devraient être détruits cette l’année par le biais de cette mesure.

