Automobile : un désir de retour aux fondamentaux ?



Dans ces conditions, aucun scénario n'est à exclure pour les constructeurs européens, à l'image des difficultés rencontrées par l'américain General Motors. Et ce qui préoccupe M.Ghosn c'est la capacité financière du secteur automobile. Les mesures de prime à la casse prises en France, Italie, Allemagne ont apporté un ballon d'oxygène, mais le problème de fond n'est pas solutionné. Le besoin financier serait de 40 milliards d'euros pour M.Ghosn qui demande un plan d'aide européen. Ce dernier de plaider aussi pour que les réglementations européennes ,notamment en matière de pollution, ne soient pas durcies. "L'industrie a déjà suffisamment à faire avec la récession, les problèmes de financement, un soulagement en termes de réglementations, pour la durée de la crise, serait bienvenu", a-t-il commenté, ajoutant que "tous les engagements déjà pris seront remplis."

"Le positionnement environnemental se construit à partir de briques diverses et variées. Il n'y a pas une seule technologie avec l'électrique, le diesel, l'essence, l'hybride diesel, le micro-hybride", explique le directeur général de Peugeot Jean-Philippe Collin.
Le choix de l'électrique semble rallier de plus en plus de constructeurs : Opel avec l'annonce du lancement pour 2011 de l'Ampera, d'une hybride électrique qui fonctionne sur deux moteurs, Tata avec une version électrique de son Indica en septembre prochain, signature d'un accord entre PSA Peugeot Citroën et Mitsubishi Motors pour développer un véhicule électrique à destination du marché européen.
Mais attention, à côté de ces développements, se dessine une tendance qui pourrait être durable. L'achat d'automobiles plus simples tel le Sandero de Dacia (Renault) dont les commandes ont été multipliées par 5 en Allemagne en février.
"Ce sont des voitures qui correspondent bien à un besoin dans la crise où l'on veut avoir quelque chose de simple, de pas cher, pas compliqué qui représente une sécurité pour un certain nombre de ménages", explique le directeur général délégué de Renault Patrick Pelata.
Alors bien sûr, la voiture ne peut-être que plus respectueuse de l'environnement. Mais, la grande leçon de cette crise, c'est peut-être que le consommateur est devenu raisonnable quant à l'utilisation de son véhicule automobile et ne désire plus qu'une voiture banale qui le transporte dans le strict respect de la réglementation. Et peut-être que nous sommes en train de vivre la fin du rève de l'automobile comme produit d'identification de réussite sociale ?

