Avions en fin de vie : Tarmac Aérosave s'associe à Aéro-Design

Le 03/01/2019 à 19:57  

Avions en fin de vie : Tarmac Aérosave s'associe à Aéro-Design

Photo Tarmac Aerosave Filiale des groupes Airbus, Safran et Suez, Tarmac Aerosave, spécialisée dans le stockage, la maintenance et le recyclage des avions de ligne en fin de vie a désormais un peu plus de 10 ans et affiche un bilan positif avec plus de 470 avions de ligne réceptionnés, sur ses sites de Tarbes (France) et Teruel (Espagne), où 125 avions et 85 moteurs y ont été recyclés, tandis qu'une troisième site assure l'accompagnement de son développement depuis un an environ. Le spécialiste signe un partenariat avec Aero-Design, un accord qui porte sur le développement d'une gamme d'objets de décoration issus de parties d'avions démantelés. Ce projet de surcyclage s'inscrit dans une démarche d'économie circulaire donnant une seconde vie aux avions...

 Créée en 2007 à Tarbes (France) et en 2013 à Teruel (Espagne), Tarmac Aérosave offre à ce jour, la plus grande capacité de stockage d'avions en Europe, appuyée par une expertise en maintenance et en démantèlement. Les deux sites peuvent accueillir jusqu'à 250 avions et l'activité de maintenance couvre les principales plateformes commerciales (Airbus, Boeing, ATR, Bombardier, Embraer). Un atelier moteurs dédié prend également en charge le démantèlement ou la réparation des CFM56. La filiale des groupes Airbus, Safran et Suez, continue de développer des techniques avancées de démantèlement et de recyclage, reconnue par une certification ISO 14001, et atteint un taux de valorisation de plus de 90%. L'entité détient aussi les certifications ISO 9001, EN 9110, EN 9120, et les agréments EASA/FAA Part 145 et EASA Part 147. Bénéficiant d'un actionnariat solide, elle a réussi en 10 ans à accueillir plus de 470 avions (la plupart sont maintenus en conditions de vol selon des procédés de protection et de maintenance agréés), et d'en démanteler 125 (plus 85 moteurs).

Afin d'accompagner sa croissance, le groupe Tarmac Aérosave dispose d'ailleurs et ce, depuis un an, d'un troisième site de stockage et de maintenance.
En juillet 2017, en effet, l'entité remportait un appel d'offres : elle était retenue par le groupe Edeis, gestionnaire de l'aéroport de Toulouse-Francazal, pour exploiter l'un des grands hangars de la plateforme (Il s'agit d'un ancien bâtiment militaire, avec accès direct à la piste, d'une surface de 4682 m² et de ses deux espaces attenants de 580 m2 et 152 m².un hangar de 5000 m2), ce qui permet à l'aéroport de diversifier les activités du site et à Tarmac Aérosave de disposer, grâce à ces nouvelles installations, de 20000 m2 de surfaces totales de hangars..
La sélection de Tarmac Aérosave constitue un choix cohérent puisqu'il répond à un besoin croissant de stockage avion dans la région Midi-Pyrénées. La proximité des usines Airbus, actionnaire, est aussi un atout pour les deux partenaires.
« Notre entreprise évolue sur un marché dynamique du fait qu'il y aura remplacement de la flotte existante (15.000 retraits d’avions sont planifiés sur les quinze prochaines années, mais aussi parce que il y en aura deux fois plus qui voleront dans les vingt prochaines années, avec à la clé,  un millier d’avions à déconstruire chaque année contre 500 aujourd’hui. Il est important d'y prendre des initiatives, sur ce marché, et de faire grandir notre outil industriel en conséquence pour conserver notre position de leader européen et se positionner sur le marché des avions régionaux. Ce déploiement d'activité à Francazal est une très belle opportunité pour laquelle nous mettrons en place les moyens nécessaires afin de garantir son succès », n'avait pas manqué de déclarer Philippe Fournadet, qui préside Tarmac Aérosave.

Si la majorité des avions stockés sur ses trois sites - la plupart en raison de changement d'opérateur ou de propriétaire - repartent en vol, environ un quart sont destinés au recyclage : Tarmac Aerosave valorise plus de 92% de la masse de l'appareil et, après démantèlement (isoler les équipements qui seront revendus d’occasion et utilisés comme pièces de rechange pour la maintenance) et tri (afin de séparer les autres éléments qui sont recyclés ou valorisés dans des filières existantes : seule 8% de la masse de l’avion, essentiellement des matières plastiques, est traitée en déchet industriel banal), envoie les éléments électriques, métalliques, textiles etc. vers les filières de recyclage. L'ensemble du processus est éco-responsable avec une découpe à froid des fuselages, un arrosage évitant les émanations de poussière et un portique de découpe à câble diamanté unique au monde.
Pour aller plus avant dans sa démarche, l'entreprise vient de signer un partenariat avec Aero-Design, marque de décoration aéronautique : l'accord porte sur le développement d'une gamme d'objets de décoration issus de parties d'avions démantelés , ce projet de surcyclage (ou upcycling) s'inscrivant dans une démarche d'économie circulaire donnant une seconde vie aux avions.
De fait, le recycleur réserve une partie des pièces nobles, non destinées au second marché ou au recyclage, afin que Aero-Design leur donne une seconde vie.

Fondée par une artiste passionnée d'aviation, Agnès Patrice-Crépin, Aero-Design s'est fait connaître en détournant des pièces aéronautiques pour en faire des objets de décoration uniques et du mobilier avant-gardiste, la gamme s'étendant aux bijoux, trophées et autres cadeaux d'affaires. Après plusieurs collaborations, notamment au moment des célébrations des dix ans de l'entreprise, l'idée d'un partenariat pérenne est née ; il répond à une demande croissante des amateurs et collectionneurs, que Tarmac Aerosave, travaillant à une échelle industrielle, ne peut  ne peut satisfaire, alors que c'est précisément le savoir-faire d'Aero-Design.