Biodéchets : les bienfaits d'une collecte séparée

Le 04/05/2018 à 14:24  
Biodéchets : les bienfaits d'une collecte séparée
 Suite à la publication de la Feuille de route dédiée à l’Economie circulaire (voir notre exposé), l’Ademe revient sur les résultats de son "Etude technico-économique de la collecte séparée des biodéchets", qui montre l’impact très positif d’une collecte séparée des biodéchets pour les collectivités qui l’ont mise en place, en termes de réduction des déchets et d’amélioration du geste de tri...

 Cette publication de l'Ademe (consultable / téléchargeable ici) dresse le portrait de collectivités ayant mis en place une collecte séparée des biodéchets au 1er janvier 2016, dans le but d'identifier les impacts techniques et économiques générés par l'instauration d'une collecte séparée des biodéchets et de déterminer les facteurs de réussite et de vigilance liés aux changements d'organisation du Service Public de Prévention et de Gestion des Déchets (SPPGD).

 Les dispositifs techniques adoptés par les collectivités ayant mis en place une collecte séparée des biodéchets sont décrits au sein de l'étude (tant les équipements de pré-collecte que les modalités de collecte). Des éléments de coût et de performance sont mis en regard des dispositifs techniques choisis et des contextes des collectivités (notamment les typologies d'habitat). Des collectivités ayant arrêté de collecter séparément les biodéchets ont également été interrogées afin d'en connaître la cause et de conseiller celles souhaitant se lancer.

 Au 1er janvier 2016, 125 collectivités collectaient séparément les biodéchets, représentant 5,7% de la population française. Celles-ci collectaient soit des déchets alimentaires seuls, soit un mélange de déchets verts et de déchets alimentaires. La Loi sur la Transition Energétique pour la Croissance Verte (LTECV) fixe un taux de valorisation des déchets de 65% et une réduction de mise en décharge de -50% à l’échéance 2025. Les retours d’expérience analysés dans l’étude de l'Agence (125 collectivités) montrent que la collecte séparée des biodéchets contribue à ces objectifs.

 En effet, les collectivités ayant instauré une collecte séparée des déchets alimentaires, collectent des quantités d’ordures ménagères résiduelles (OMR) et de déchets alimentaires inférieures à la moyenne nationale d’OMR (199 kg/hab/an contre 262 kg/hab/an). Globalement, une baisse globale des tonnages de déchets ménagers et assimilés (DMA) de -13% est constatée avec la mise en place de la collecte séparée des déchets alimentaires.
biodéchets Cette collecte séparée, indépendamment des consignes de tri (avec ou sans déchets verts) a également un effet positif sur le tonnage de déchets recyclables collectés. Avec les moyens de communication déployés lors de sa mise en place, elle incite les usagers à mieux trier sur l’ensemble des flux, et les collectivités constatent un effet d’entraînement sur le tri. Ainsi, la production moyenne de déchets recyclables s’élève à 97 kg/hab/an dans les collectivités ayant mis en place une collecte des biodéchets contre 79 kg/hab/an au niveau national.
 Le point de vigilance soulevé par l’étude est le coût global de gestion des DMA qui a pu augmenter dans certaines collectivités suite à la mise en place de la collecte séparée des biodéchets. Il est néanmoins possible d’instaurer une collecte séparée des biodéchets à coût constant grâce à une optimisation globale du service : substitution de collecte d’OMR, réduction des fréquences...