Biodéchets : réussir la mise en oeuvre du tri à la source

Le 12/05/2017 à 16:52  
Biodéchets : réussir la mise en oeuvre du tri à la source
 Les collectivités génèrent une large part des biodéchets produits, tant par leurs services que par les ménages. Elles ont accès à toute une palette d’outils pour la mise en œuvre du tri à la source : gestion de proximité (compostage domestique, partagé en pied d’immeubles ou à l’échelle d’un quartier) avec traitement in situ, collectes séparées (en porte à porte ou en apport volontaire) avec traitement centralisé (compostage industriel, méthanisation). Afin d'aider les collectivités et de les guider, l'Ademe vient de publier quelques recommandations opérationnelles…

 La Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte (LTECV) fixe le taux de valorisation en matière de déchets non dangereux à 65% et une réduction de la mise en décharge de 50% à l’échéance 2025. Le tri à la source des biodéchets constitue un enjeu important pour l’atteinte de ces objectifs et une obligation de généralisation à l’ensemble des producteurs pour 2025. Pour rappel, les biodéchets regroupent les déchets issus de ressources naturelles animales ou végétales. Dans les déchets ménagers, ils sont constitués surtout des déchets de cuisine (épluchures de légumes…), des déchets verts du jardin (tailles de haie, tonte de gazon…) et des déchets en cellulose (essuie-tout, mouchoir en papier).

 Concernant la généralisation du tri à la source des biodéchets, l'Ademe recommande la réalisation d’un diagnostic du territoire tenant compte des spécificités locales pour permettre de faire émerger un plan d’action. Cet état des lieux comporte, par exemple : l’identification des outils de prévention de production de biodéchets, une étude des gisements (dont la part de gaspillage alimentaire) et des débouchés potentiels de biodéchets produits, une évaluation des coûts globaux du service public, etc.

 Cela permettra à la collectivité de définir le plan d’actions à mettre en œuvre et permettra ainsi d’atteindre la performance attendue à un coût maitrisé. La collectivité peut choisir des solutions complémentaires et spécifiques aux différents milieux de son territoire : par exemple limiter la production de biodéchets en réduisant le gaspillage alimentaire de 50% et, pour les déchets produits, 80% de gestion de proximité combiné à 20% de collecte séparée de biodéchets.

 "Les biodéchets sont à orienter d’abord en compostage domestique ou partagé, puis les déchets verts peuvent être collectés en déchèteries ou points de regroupement en limitant cet apport par des actions de prévention auprès des particuliers. La collectivité doit jouer un rôle dans l’accompagnement des ménages dans l’utilisation des composteurs, elle ne doit plus seulement se concentrer sur la distribution du matériel mais la compléter par la connaissance des usagers sur la pratique", indique l'Ademe. L’Agence recommande aux collectivités de recourir aux dispositifs de formation existants coordonnés par le Réseau Compost Citoyen (RCC). 4 types de missions y sont développés : le chargé de mission déchets des collectivités, le maître composteur, le guide composteur, le référent de site.
 Pour la collecte séparée des biodéchets, l’Ademe conseille de cibler en priorité les déchets alimentaires pouvant être compostés ou méthanisés. Le choix des moyens de pré-collecte (récipients chez l’habitant) et de collecte (bacs de présentation) doit être adapté à l’organisation choisie. Les modalités de collecte peuvent se baser sur l’apport volontaire, notamment quand ce moyen est très développé sur les autres flux, et/ou sur la collecte en porte-à-porte, voire même en substitution de certaines tournées de collecte des Ordures Ménagères Résiduelles (OMR).
 Enfin, il est également important de sensibiliser et d’impliquer tous les acteurs concernés pour construire la nouvelle filière : une démarche de construction de la filière en transversalité et une concertation avec l’ensemble des acteurs concernés sur le territoire, qu’ils soient individuels (citoyens collecteurs et utilisateurs, agriculteurs utilisateurs) ou collectifs (associations, réseaux d’acteurs), acteurs publics (établissements scolaires, de santé…) ou privés (groupements de gros producteurs, prestataires de collecte ou de traitement) est primordiale pour la cohérence et la pérennité de la nouvelle filière.
 Pour plus d'infirmations et consulter les recommandations de l’Ademe pour les collectivités sur la mise en œuvre du tri à la source des biodéchets, rendez-vous ici.