Biogaz : 2 nouvelles collaborations majeures pour Engie

Le 29/11/2016 à 10:09  
Biogaz : 2 nouvelles collaborations majeures pour Engie
biomasse sèche Alors que l’approche classique, très développée et répandue, de la conversion de la biomasse en gaz implique, pour produire du biogaz, la fermentation de déchets organiques au moyen de la méthanisation, une nouvelle approche de conversion (actuellement en phase de démonstration) consiste à gazéifier la biomasse sèche, comme les déchets ligneux, la paille et les résidus secs issus des forêts, de l’agriculture et de l’industrie papetière. Son potentiel technique pour les pays européens (UE-27) est de 880 TWh/an et, comme pour toute nouvelle voie technologique, reposera sur le développement d’un nouveau groupe d’acteurs industriels dédiés à la conversion biomasse sèche-gaz…

 Engie a signé un accord de coopération technique et commerciale avec Göteborg Energi, dans le but de stimuler l’industrialisation de cette approche de conversion biomasse sèche-gaz. L’accord porte sur 3 domaines clés de coopération : partage du savoir-faire industriel sur le plan de la mise en service et de l’exploitation d’usines ; coopération commerciale pour la vente de gaz vert au détail ; innovation en matière de technologies employées.

 Göteborg Energi est le fournisseur énergétique de la ville suédoise de Göteborg. Cette entreprise a développé la première centrale de conversion biomasse sèche-gaz d’Europe. Baptisé GoBiGas, ce site produit 20 MWth de gaz vert à partir de biomasse ligneuse issue des forêts environnantes, gaz qui est ensuite réinjecté dans le réseau suédois. Göteborg Energi a pour ambition d’accroître la part de biogaz dans le mix énergétique de Göteborg et de fournir des solutions plus écologiques en matière de chauffage, d’électricité et de mobilité à ses 210.000 clients suédois.

 En outre, Engie participe à Ambigo, premier projet de conversion biomasse sèche-gaz aux Pays-Bas, dans la ville d’Alkmaar. Ambigo vise à démontrer la faisabilité technique et économique de l’approche de conversion biomasse sèche-gaz à partir d’une biomasse de déchets. Conscient de l’immense marché qui est en jeu, le Gouvernement néerlandais souhaite accélérer le développement de cette nouvelle industrie verte, et soutiendra le projet au moyen d’un tarif de rachat dédié pour l’injection du biogaz produit dans le réseau du pays. Le projet bénéficie des capacités d’ingénierie et du savoir-faire opérationnel d’Engie.

Thierry Lepercq "Nous investissons dans de nouvelles technologies afin d’alimenter le marché en biogaz produit localement dans de petites unités à partir de résidus secs tels que le bois. Contrairement à la biomasse humide, ces résidus ne se dégradent pas d’eux-mêmes et de manière naturelle dans un méthaniseur : des technologies spécifiques, basées sur la gazéification, sont nécessaires pour produire du biogaz et répondre à divers besoins tels que la mobilité verte, le chauffage, les processus industriels, etc., dans le but d’assurer la transition énergétique", explique Thierry Lepercq, Directeur Général Adjoint en charge de l’Innovation, de la Recherche et de la Technologie chez Engie.
 Pour assurer sa présence dans cette nouvelle voie technologique, Engie a déjà lancé Gaya, projet R&D de démonstration de la conversion biomasse sèche-gaz, déployé en 2010 en France avec 10 autres partenaires, chacun offrant sa propre expertise de calibre mondial (voir notre article). Pour un investissement total de 60 millions d’euros (dont 18,7 millions d’aides de l’Ademe, dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir), cette plateforme de R&D (construite au sud de Lyon et opérationnelle mi-2017) servira à tester la production de biogaz par gazéification à l’échelle pré-industrielle. L’objectif est de développer de petits réacteurs modulaires capables, grâce à une conception adaptée du réacteur de gazéification (lit fluidisé circulant), d’accueillir une charge variable de biomasse.