Biogaz : la filière française monte en puissance

Le 24/02/2017 à 15:07  
Biogaz : la filière française monte en puissance
 Selon le Panorama du Gaz Renouvelable 2016, l'année passée a confirmé l’émergence de la filière Biométhane, notamment via la mise en service de 9 nouveaux sites en France. Avec une augmentation annuelle de 162% en 2016, 215 GWh ont été injectés dans le réseau de gaz, soit l’équivalent de la consommation de près de 18.000 logements ou 1.000 bus…

 Fin 2016, les 26 sites injectant du biométhane dans l’ensemble des réseaux et les 241 projets en phase avancée recensés confirment la tendance observée en 2015. Néanmoins, la production de gaz renouvelable ne représente que 0,05% de la consommation française alors que la Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte (LTECV) fixe à 10% la consommation de gaz renouvelable à l’horizon 2030.

 L’année 2016 a été marquée par la mise en œuvre d’une ordonnance donnant la possibilité de recourir aux appels d’offres, venant en complément des mécanismes de soutien actuels, afin d’atteindre les objectifs. "Si l’ensemble des acteurs de la filière salue cette avancée majeure, elle ne serait se suffire à elle-même. Pour être au rendez-vous des ambitions fixées par la LETCV, plusieurs mesures structurantes sont nécessaires : l’adaptation du coefficient S pour les sites n’ayant jamais valorisé de biogaz en contrat d’achat, le prolongement du contrat d’achat de 15 à 20 ans à tarif identique et le passage d’un calcul mensuel des capacités d’injection à un calcul annuel", expliquent les professionnels.

 Réduisant les émissions de CO2 à toutes les étapes du processus, la filière d’injection de gaz renouvelable a permis d’éviter le rejet dans l’atmosphère de 40.400 tonnes de GES en 2016. A titre de comparaison, 15.000 tonnes d’émission avaient été évitées en 2015. En se basant sur les projets identifiés à ce jour, le potentiel d’injection de biométhane à horizon 2020 est de l’ordre de 3.000 GWh/an, ce qui permettra d’économiser 560.000 tonnes de GES, soit l’équivalent de la consommation de près de 250.000 logements ou 13.000 bus.

 Les acteurs de la filière du gaz renouvelable poursuivent leur montée en compétences et pourraient créer de 2.000 à 3.000 emplois directs non délocalisables à l’horizon 2020. La filière biogaz dans son ensemble, incluant l’injection et la distribution de biométhane carburant, devrait permettre la création de plus de 10.000 emplois de développement/construction et de près de 5.000 emplois d’exploitation/maintenance.
 A moyen et long terme, il faudra également compter sur de nouvelles briques technologiques de production de gaz renouvelable, comme la gazéification de la biomasse sèche et des Combustibles Solides de Récupération (CSR), le Power-to-Gas (production d’hydrogène par électrolyse de l’eau à partir d’énergies renouvelables électriques) et la valorisation des microalgues. Quelques projets de démonstrateurs sont déjà mis en œuvre et ces voies de production pourront injecter 15.000 à 40.000 GWh/an pour le Power-to-Gas, et 160.000 à 280.000 GWh/an pour la gazéification à horizon 2035.
 "La LTECV fixe à 10% la consommation de gaz renouvelable à l’horizon 2030. La France a fait le choix d’orienter la filière vers un modèle d’économie circulaire qui permet de valoriser les déchets, de produire du gaz renouvelable et de développer de nouveaux usages tels que le BioGNV, aussi appelé biométhane carburant. En une seule année, la production de gaz renouvelable injecté dans le réseau a presque triplé et l’on dénombre un grand nombre de projets. Néanmoins, pour tenir l’objectif 2030, les professionnels attendent encore des mécanismes de soutien adaptés à la spécificité de cette source d’énergie", indique Jean-Louis Bal, Président du SER (Syndicat des Energies Renouvelables).
 Pour plus d'informations et consulter/télécharger le Panorama du Gaz Renouvelable 2016, rendez-vous ici.