BioSynErgie : pour oublier le goût Citron

Le 06/01/2016 à 12:46  

BioSynErgie : pour oublier le goût Citron

Sol pollué Un projet d'envergure, piloté par Suez va prochainement voir le jour sur le site qui a été exploité par Citron, liquidée en 2010 et laissant derrière elle, un goût amer... Pollution puis travaux de dépollution. Le site s'est peu à peu refait une beauté...

 Souvenir souvenir... Citron, une société franco suisse spécialisée dans le traitement et le recyclage de déchets toxiques, qui a connu ses heures de gloire, est liquidée il y a six ans environ, laissant derrière son passage une pollution au mercure, notamment. Véritable catastrophe industrielle, mettant à mal (ce n'est pas la première fois dans l'histoire) l'image du recyclage, le champs de ruine (environ 130 000 tonnes de déchets) abandonné sur la zone portuaire du Havre, avec une vue sur Honfleur n'a pas manqué& de réanimer les débats quant à la nécessaire surveillance des installations de ce type.

Comme à chaque fois, c'est l'Etat qui a pris le relais et organisé la dépollution du site ; un accord est passé avec Suez (voir Sita reprend Citron), le Grand Port maritime du Havre, et des (grands) travaux sont mis en œuvre : démarrés en 2014, ils devraient s'achever cette année.
Et après ?
Un projet d'envergure est dans les tuyaux. Une centrale biomasse nouvelle génération devrait permettre d'oublier ce douloureux passé. BioSynErgie, telle sera son nom. Elle aura pour vocation de valoriser les déchets exclus du circuit « recyclage » en l'état actuel des techniques et de la réglementation, mais aussi de détourner des déchets qui n'avaient jusqu'alors que l'enfouissement pour exutoire.
Et en cela, on est en droite ligne avec la loi sur la transition énergétique : bois vernis, peints, laminés collés, cartons souillés pourront être valorisés sur le site, qui sera vraisemblablement équipé de technologies de combustion inspirées de ce qui se pratique dans les pays scandinaves (Suez en termine avec les études préalables).

L'objectif d'ores et déjà affiché est de produire dans les deux ans qui suivront de la chaleur à partir de 100 000 tonnes de déchets qui serviront de combustibles : 300 000 Mwh, dont 200 000 à destination d'entreprises locales et 100 000 pour plusieurs communes environnantes. La finalisation du projet passera par la construction d'un nouveau réseau de chaleur pour les entreprises souhaitant se raccorder : 20 millions d'euros. La centrale quant à elle, nécessitera un investissement porté par Suez de l'ordre de 45 millions