Bourse : les éco-technologies en plein péril ?!

Le 06/10/2008 à 15:10  

Bourse : les éco-technologies en plein péril ?!
panique des traders En pleine tourmente financière, et alors que les capitaux risqueurs continuent de s'interroger sur l'intensité, l'étendue et la longueur de cette crise mondiale, on note dans la presse spécialisée une série d'articles au ton un brin alarmiste. Leur sujet : la menace de la "bulle" suspendue au-dessus des marchés des technologies "vertes". Aïe, allons-nous vers un "éco-krach" ?...

Concrètement, que se passe-t-il ? La période se prête aisément à l'introspection, surtout que le sens du vent reste inconnu. Mais les faits sont là : ils se caractérisent par une extraordinaire montée en puissance des investissements dans les technologies "vertes" au cours des derniers mois. Selon le "Clean Tech Group", les sommes investies aux Etats-Unis ont atteint 5,8 milliards de dollars en 2007 contre 3,6 milliards en 2006, l'essentiel de ce premier montant allant à des technologies liées à la production d'énergie (2,75 milliards) dans le cadre de 172 projets. Viennent ensuite le stockage d'énergie (471 millions), les transports (445 millions), l'efficacité énergétique (356 millions) et le traitement et le recyclage (291 millions).

Ces sommes investies frappent non seulement par leur importance, mais aussi par leur formidable croissance qui semble suivre le même rythme que les prix des énergies fossiles. Pour mémoire, les investissements étaient de 714 millions en 2001, 6 fois moins qu'en 2007, ce qui laisse penser qu'une partie des investissements allant traditionnellement vers Internet et les innovations en STIC (Science et Technologie de l'Information et de la Communication) s'est déplacée vers les projets énergétiques, à la suite de la "bulle Internet" dont l'éclatement est intervenu au premier trimestre de 2000.

Vers un krach boursier ? Ceci explique le rapprochement que certains opèrent entre cette dernière et le marché des investissements dans les technologies vertes. L'inquiétude est augmentée par le fait que les capitaux risqueurs vont devoir non seulement "sortir" plus tôt que prévu du marché pour faire face à la crise de liquidités de leurs mandants (fonds, banques, etc.), mais aussi affronter les incertitudes liées aux cycles énergétiques qui conditionnent (dans une très large mesure) la mise sur le marché les technologies alternatives de production et de stockage de l'énergie. Autrement dit : si le pétrole retombait à moins de 70 dollars, la bulle aurait de grandes chances d'éclater, volatilisant par la même quelques milliards de dollars et fragilisant encore davantage le système...