Brûlage des déchets verts : un risque sanitaire

Le 01/02/2012 à 18:35  

Brûlage des déchets verts : un risque sanitaire
déchets de jardin L’entretien du jardin génère des déchets verts que l’on estime à 160 kilos par personne et par an, dont une quinzaine passe par la poubelle, soit environ 4% de son contenu. Pour s’en débarrasser, 9% des foyers les brûlent, ce qui représente près d’un million de tonnes de déchets verts brûlés à l’air libre chaque année en France. Or, il est interdit de brûler à l’air libre ces déchets, comme le rappelle une circulaire de novembre 2011...

 Au-delà des possibles troubles de voisinage (nuisances d’odeurs ou de fumées) comme des risques d’incendie, le brûlage des déchets verts participe à la pollution atmosphérique et peut nuire à la santé. Cette combustion est en effet peu performante, particulièrement quand les végétaux brûlés sont humides, et dégage des substances polluantes, toxiques pour l’homme et l’environnement, telles que des particules (PM), des oxydes d’azote (NOx) des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), du monoxyde de carbone (CO), des composés organiques volatils (COV), ou encore des dioxines. De plus, cette pratique du brûlage peut accroître la toxicité des substances émises dans l’air en cas de mélanges des déchets verts avec d’autres déchets du jardin (plastiques, bois traités).

 Une circulaire ministérielle rappelle cette interdiction de brûler à l’air libre des déchets verts (voir ici) et s’inscrit dans le volet communication du deuxième Plan National Santé Environnement (2009-2013, voir notre article) et de son plan particules (juillet 2010) qui propose des mesures visant à réduire les expositions dues à la contamination des milieux. Les déchets concernés par cette interdiction sont les tontes de pelouses, les tailles de haies et d’arbustes, les résidus d’élagage, de débroussaillement, d’entretien de massifs floraux ou encore les feuilles mortes ; toute personne (particuliers, entreprises, collectivités territoriales) produisant des déchets verts est concernée. En cas de non respect, une contravention de 450 euros peut être appliquée (article 131-13 du nouveau Code pénal). A noter : des dérogations peuvent toutefois être accordées par le Préfet sur proposition de l’autorité sanitaire et après avis du Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques.

 Pour plus d'informations, l'espace Eco-citoyens de l'Ademe apporte des informations sur cette interdiction et surtout sur les moyens possibles de valoriser ces déchets sans avoir à les brûler pour s’en débarrasser (rendez-vous ici). Outre le compostage, on peut citer le paillage et la tonte mulching (pratique consistant à déposer l’herbe broyée directement sur le gazon, permettant ainsi de limiter l’appauvrissement du sol en matières organiques dû à la tonte).