BTP : des déchets à la pelle qui valent la peine…

Le tribunal correctionnel de Toulon a récemment entendu deux entrepreneurs un peu trop entreprenants : ils ont en effet peu à peu comblé un vallon, sur la commune de Beausset, grâce à des dépôts illégaux répétés pendant plusieurs années, de déchets provenant du BTP. Pour l’heure en délibéré, le jugement sera rendu le 27 mai prochain : le Parquet a requis une peine allant jusqu'à six mois de prison, une amende allant jusqu'à 40 000 euros, ainsi que la remise des lieux en état, sous astreinte.
Ce n’est pas la première fois que des « professionnels » se débarrassent de manière « décontractée » de leurs déchets issus du BTP, chez dame nature, sans autre forme de procès. Sauf que là, ils n’y sont pas allés à la cuillère puisqu’ils sont parvenus, sans autorisation, à combler un vallon, tant les cubages sont impressionnants… C’est ainsi que nait « l’affaire des remblais de Beausset ».Au banc des accusés, le 1er avril dernier, Christophe Massena (société CMTP), défendu par le bâtonnier Laurent Coutelier, poursuivi pour des opérations de concassage non autorisées par l’administration, sur un terrain appartenant au Conseil général, et Jean-Paul Goy (sociétés L'Or des collines et SCI Les arbousiers), absent mais représenté par Me Stéphanie Gandet du barreau de Lille…


C’est sans compter que l’activité illégale se poursuivra néanmoins après cette date…un expert mandaté par le tribunal ayant attesté « qu'il y a eu des exhaussements de terrains substantiels »… L’un des chefs d’entreprise travaillant dans le BTP a même justifié les rehaussements : projetant sans doute de se reconvertir, il aurait été question de créer une oliveraie, des propos que les fonctionnaires des services urbanisme et environnement des DDTM et DREAL ont apprécié à leur juste valeur…

Me Johanna Rebhurn, assurant la défense des associations de protection de l'environnement, a demandé des dommages et intérêts ; le Parquet quant à lui, a requis la remise en état des lieux avec astreinte, jusqu’à 6 mois de prison et 40 000 euros d’amende. Le verdict est attendu pour ce 27 mai.
