Capture et stockage du CO2 : le Canada va au charbon !

Le 03/06/2008 à 21:08  

Capture et stockage du CO2 : le Canada va au charbon !

SaskPower Au mois de mars le gouvernement canadien annonçait un soutien financier de 240 millions de dollars au titre du buget 2008 à ajouter aux 750 millions de dollars de la SaskPower pour la réalisation d'un des projets les plus importants au monde en matière de séquestration et de stockage du CO2 concernant la centrale du barrage de Boundary. Objectif : réduire d'un million de tonnes par année les émissions de gaz à effet de serre du Canada tout en produisant jusqu'à 100 mégawatts d'énergie propre...

La province du Saskatchewan joue un rôle de premier plan dans l'économie canadienne en termes de production d'énergie et de ressources minérales ( uranium, potasse, exploration des sables bitumeux, exploitation du pétrole ). En même temps, le Canada s'est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20 % en chiffres absolus d’ici 2020. Et, pour y parvenir, le gouvernement central a fait le choix d'une politique stricte et volontaire.

" Notre stratégie prévoit notamment la création d’un marché d’échange des droits d’émission de carbone ainsi que l’imposition de normes sévères aux secteurs de l’énergie et de l’exploitation des sables bitumineux, deux des plus grands émetteurs au pays. Nous interdisons ainsi la construction de nouvelles centrales au charbon polluantes et nous exigeons que les nouveaux projets d’exploitation des sables bitumineux utilisent la technologie de captage et de stockage du carbone " déclarait le premier ministre canadien lors de sa venue à Saskatchewan au mois de mars dernier. D'ailleurs, la raison de sa visite était l'annonce d'un important projet de capture et stockage de CO2 à la centrale du barrage Boundary de la SaskPower d'un montant de 950 millions de dollars dont 250 financés par l'administration. Objectif : faire du Canada l'un des leaders mondiaux de cette technologie. Or, selon les experts canadiens, il serait possible de stocker sous terre entre le tiers et la moitié des émissions de gaz à effet de serre prévues d'ici 2050.

Autre mesure gouvernementale annoncée il y a quelques semaines pour encourager la recherche, une subvention de 5 millions de dollars au profit de l'Institute for Sustainable Energy, Environment and Economy (ISEEE) de l'Université de Calgary, dirigé par le Dr David Keith. En partenariat avec les industries de l'énergie en Alberta, les chercheurs universitaires vont réaliser lors des seize prochains mois l'étude d'évaluation technique et de faisabilité économique de ce projet de capture et stockage de CO2 qui vise une capacité de 1,000 mégatonnes.