
Ce n’est pas parce que les centres de tri sont opérationnels aujourd’hui, en répondant parfaitement aux besoins du moment, qu’ils le seront demain, pour satisfaire les enjeux à venir. Le parc doit évoluer, avec en perspective une augmentation de la taille moyenne des centres de tri. Afin d’alimenter chacune des installations qui sera nécessairement équipées d’outils performants, il s’agira d’être pragmatique, forcément : les bassins versants se devront d’être mis en adéquation avec les unités, surtout quand celles-ci devront investir, si ce n’est déjà fait. A la clé, des économies d’échelle, qui compensent largement les coûts de transport supplémentaires. Si sur le papier, ça a l’air simple, il n’en demeure pas moins que le chantier est d’importance…

« Tout projet de modernisation ou de construction de centre de tri, nécessite dans un premier temps une réflexion sur une approche territoriale élargie », ont souligné l’Ademe et Eco-emballages qui ont travaillé de concert et publié une note en ce sens en juin dernier.A cela s’ajoute que tout laisse à penser que la teneur des déchets évoluera elle aussi : mois de papiers graphiques, plus d’emballages plastiques et sans doute davantage de déchets indésirables aboutiront à des volumes plus conséquents, mais à une densité moindre des tonnages entrants.
Selon la note cosignée par les deux instances, tout laisse à penser que dans une quinzaine d’années, le flux multi matériaux aura progressé d’environ 17% en moyenne, pour chaque habitant, tandis que le volume risque de fortement augmenter (+ 85% tous matériaux confondus). Mais l’Ademe estime que les tonnages d’emballages légers vont doubler en moyenne par habitant, tandis que leur volume va exploser à + 160%.


En d’autres termes, il sera nécessaire de construire des centres de pré-tri, tout en modernisant en profondeur le parc existant : à la clé, une réduction de moitié des centres de tri (notre territoire en compte environ 240 aujourd’hui).


Afin d’illustrer le propos, Kerval (syndicat de valorisation des déchets de l'agglomération de Saint-Brieuc, dans les Côtes D’Armor), valorise 200 000 tonnes de déchets triés par an. On a régulièrement modernisé les installations du centre de tri Généris : sélectionné et retenu par Eco-emballages, inutile de souligner ô combien les équipes sont sur les charbons ardents. Le projet consiste à moderniser encore la chaîne de tri, en ajoutant de nouvelles machines, sans pour autant supprimer d’emploi : aggrandissement de la cabine de tri, installation d'un décartonneur et de machines de tri optique sont au programme. Les travaux débuteront en février ; ils seront réceptionnés en juin. Pour ce qui est des aides attendues, elles seraient de l’ordre de 700 000 mille euros, pour un investissement estimé à 5 millions environ, se réjouit déjà le président du syndicat, Thierry Burlot qui n'est pas sans ignorer que ces investissements vont augmenter le coût de traitement des déchets triés, mais aussi permettre aux collectivités concernées de percevoir des recettes supplémentaires...
