Chine : le recyclage face à l'augmentation des coûts de main d'œuvre !

Le 07/08/2008 à 19:31  

Chine : le recyclage face à l'augmentation des coûts de main d'œuvre !

Main d'oeuvre en Chine Parmi les raisons qui expliquent le développement des activités de recyclage en Chine, il convient de citer le faible coût de la main d'oeuvre. En effet, le désassemblage, mais aussi les opérations de dépollution, démolition, tri, à pratiquer sur des produits en fin de vie peuvent être réalisées manuellement. Et, dans ce cas, la main d'œuvre chinoise a plus d'un atout. Elle est abondante, attentionnée, méticuleuse et surtout très bon marché. Or, avec la forte croissance enregistrée ces dernières années en Chine, les entreprises de recyclage commencent à devoir faire face à de nettes augmentations de leurs coûts salariaux....

Le boom économique chinois a été soutenu par l'accès à une main d'œuvre bon marché, mais la Chine se développant rapidement, les sociétés, y compris les chantiers de recyclage , doivent faire face à l'augmentation des coûts salariaux. A tel point, que cela commence à diminuer leur compétitivité au niveau international

" Même si les prix des ferrailles et matières à recycler ont enregistré des hausses mais aussi des baisses ces derniers mois, le coût de la main d'oeuvre lui n'a cessé d'augmenter entraînant une baisse du pouvoir d'achat des sociétés de recyclage chinoises " explique le responsable d'un chantier à Guangzhou. Or, selon certaines estimations, le coût de l'emploi a doublé en Chine depuis 2006, mettant la pression au niveau des prix de vente sur tous les articles de fabrication bon marché.

C'est au tour des entreprises de recyclage de se retrouver dans la même situation. " Auparavant , cela coutait aux environs de 70 USD pour séparer les métaux d'une tonne de radiateurs automobiles par un travailleur. Aujourd'hui, il faut compter un minimum de 130 USD, sans compter les avantages en nature. Du coup, nous devons prendre en compte ce facteur d'inflation des coûts lorsque nous négocions avec des fournisseurs étrangers " ajoute ce récupérateur." Il est difficile de quantifier la répercussion directe sur les prix d'achats chinois de cette augmentation des coûts, compte tenu de la disparité et de la variété de type de sociétés recyclant en Chine. Mais, en tout cas les responsables chinois sont bien conscients que cela constitue un facteur durable de diminution des marges.

En Chine, les chantiers de recyclage comptent sur la main d'œuvre provenant des provinces du Sichuan, Guangxi et Jiangxi, qui sont principalement orientées vers l'agriculture. Et c'est par manque de débouchés locaux que certains de ces travailleurs se résignent à venir travailler dans des chantiers de récupération. Or, l'augmentation du niveau de vie, mais aussi des prix alimentaires leur donne plus de possibilité pour travailler localement. De plus, les réformes chinoises en matière sociale se mettent progressivement en place et cela favorise aussi l'augmentation du coût du travail. Ainsi, depuis le début de l'année, le gouvernement chinois a introduit un contrat de travail pour les travailleurs migrants, avec des obligations de période de travail, et d'embauche à la fin du contrat. La loi oblige aussi à un horaire maximum de travail, des soins et une protection sociale minimum. Du côté des chantiers de récupération, les travailleurs n'apprécient pas forcément cette évolution de la réglementation. Ils préféreraient avoir des salaires plus élevés plutôt que de voir les entreprises payer ces cotisations sociales.

" L'augmentation plus générale des coûts entraîne une baisse de la demande pour les ferrailles et métaux recyclés en Chine depuis le début de l'année. Mais surtout, on constate que la consommation métallique est plutôt en retrait. Sans parler du secteur immobilier qui enregistre aussi un affaiblissement. Alors le coût de la main d'oeuvre, n'est qu'un élement de plus" commente un professionnel du recyclage chinois.En même temps, certains gros recycleurs métalliques chinois sont en train de considérer l'éventualité d'ouvrir des chantiers de tri dans des pays tels que le Vietnam, le Cambodge pour continuer à profiter d'une main d'œuvre très bon marché.