Clemenceau : la suite du feuilleton judiciaire...



Depuis cette date leur action en justice continue pour demander la suspension de l'éxécution du contrat. Celle-ci se fonde sur un argumentaire issu de trois textes :



Les associations réclament que le Clemenceau, comme tous les bateaux réformés français, soit désamianté en France.
La position de l'Etat français peut sembler contradictoire : on donne son accord d'exporter des déchets toxiques qui représentent un danger sanitaire pour des travailleurs indiens, alors qu'en même temps on prend position au niveau national (Charte de l'environnement, réglementation suite à l'affaire Metaleurop...) comme au niveau international (ONU pour l'environnement) en faveur de la protection de l'environnement et du développement durable (?)
Autre volet du combat des associations : dénoncer l'usage par les multinationales de sociétés écrans afin d'échapper à certaines obligations : "Il s'agit d'empêcher les trusts d'envoyer leurs déchets dans le tiers-monde" pour le toxicologue Henri Pézerat qui ajoute "c'est le trust allemand Thyssen qui est derrière la SDI, société panaméenne signataire du contrat. Il cautionne financièrement cette opération via sa filiale Eckard-Marine."
En réponse, l’État français (ministères de la Défense et des Finances) reste à ce jour sur sa position : la coque du Clemenceau, ancien porte-avions, ne relève pas de la législation sur les déchets dangereux, il s'agit, même entièrement désarmé, d'un matériel de guerre, et, à ce titre, l'autorisation de transfert du porte-avions ne dépendrait que de la décision du Premier ministre, excluant ainsi la compétence du juge judiciaire.
C'est ainsi que le 30 mai le préfet de Paris transmettait au parquet cette requête "déclinatoire de compétence" où elle demandait au juge de statuer sur la compétence du tribunal plutôt que de traiter l'affaire dans le fond. Les associations dénoncent cette attitude du gouvernement qui "gagne du temps pour éviter que le juge n'interdise le départ du porte-avions".
Mais on l'a bien compris, il s'agit d'une décision avant tout politique.
