Clemenceau : une fin de vie qui pose bien des questions...


Me François Lafforgue, de Ban Asbestos et Greenpeace France, a déclaré "Je regrette que le juge ne se soit pas penché sur le fond du dossier. Le combat n'est pas fini. Nous utiliserons toutes les voies judiciaires qui s'offrent à nous pour empêcher le départ du bateau". Pour Michel Parigot, vice-président de l'Andeva, cela signifierait un nouveau référé devant la juridiction administrative, un recours devant le Conseil d'Etat qui n'est pas suspensif de cette décision.
Au tribunal, Michel Parigot a expliqué "Il existe un risque grave pour les ouvriers indiens car il n'y a pas en Inde de réglementation spécifique pour les chantiers de désamiantage..Il aurait été tout à fait possible de faire ce désamiantage en France, cela ne pose aucun problème technique.Mais forcément, ça coûte moins cher dans un pays où il n'y a pas de sécurité et où les gens sont moins payés".
Ainsi, le problème est bien posé : la réglementation internationale existante et son application, le phénomène de délocalisation lié à la mondialisation des échanges.
Suite au jugement, le ministère de la défense qui jusque là s'était bien abstenu de communiquer a diffusé son communiqué de presse où il confirme que le Clemenceau va terminer sa vie en Inde. Si le ministère affirme "qu'il n'existe pas en Europe de site actif et dédié au démantèlement des navires tant militaires que civils", il met en avant le caractère innovant et exemplaire de cette opération. Or s'il n'y a plus de chantier de démolition navale, c'est bien parce que cette pratique a été délocalisée pour cause de manque de compétitivité.

Dans ces conditions, et sans rentrer dans le débat juridique, force est de constater que l'Etat se fait l'apôtre de la faisabilité juridique, économique, respectueuse de l'environnement, de la pratique dans des pays à faibles coûts de main d'œuvre d'activités liées à la dépollution comme au démantèlement. Cela pourrait donner des idées à certains constructeurs en quête de solutions industrielles de démantèlement et prêts à délocaliser leurs activités liées à la dépollution. Au fait... Et si on démantelait industriellement le Concorde en Chine !?

