
Lors du dernier sommet de Copenhague en faveur du climat, les professionnels du BIR avaient rappelé l'importance de leurs actions en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre ( voir ancien rédactionnel ). Leur voix devrait être de plus en plus entendue, le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) venant de confirmer, dans un rapport publié jeudi dernier, le rôle prépondérant du recyclage métallique et son importance stratégique dans le développement des nouvelles technologies dites vertes, et ceci pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES)...

Telles sont les premières conclusions du nouveau rapport intitulé Metals Recycling Rates qui sera présenté par le Groupe international pour la gestion durable des ressources, hébergé par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE).
Achim Steiner, Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Directeur exécutif du PNUE, a déclaré : "Il faut maintenant agir vite pour gérer durablement les réserves et l'écoulement de ces métaux spéciaux, étant donné leur rôle important pour la santé, la pénétration et la compétitivité futures d'une économie moderne technologiquement avancée et économe en ressources."
Un autre rapport final intitulé Metals in Society a lui aussi été lancé le 13 mai dernier. Ces deux documents, présentés lors d'une réunion de la Commission des Nations Unies sur le développement durable à New York, font partie d'un ensemble de six études que le Groupe d'experts consacre aux métaux.
Principales conclusions de Metals in Society et conclusions préliminaires de Metals Recycling
Actuellement, aux États-Unis, la quantité d'acier par personne est évaluée entre 10 et 12 tonnes contre 1,5 en Chine.
Les quantités mondiales de métal utilisé ont tellement augmenté qu'on estime qu'il existe 50 kg de cuivre "hors sol"par personne.
La quantité de cuivre par personne utilisée aux États-Unis est passée de 73 kg en 1932 à près de 240 kg de nos jours.
Si cette tendance se reproduisait dans tous les pays, il faudrait multiplier entre trois et neuf fois la quantité de cuivre et autres métaux nécessaires à la construction de bâtiments et à la fabrication d'objets.
La durée de vie du cuivre dans les bâtiments est de 25 à 40 ans, contre moins de cinq pour les ordinateurs et les téléphones mobiles. Dans de nombreux cas, notamment pour l'indium ou le rhodium, c'est au cours des trois dernières décennies seulement que plus de 80 pour cent de ces métaux technologiques ou spéciaux, provenant de gisements naturels, ont été extraits.
La demande mondiale pour des métaux comme le cuivre et l'aluminium a doublé au cours des vingt dernières années.
Le manque d'infrastructures de recyclage des déchets et des équipements électriques et électroniques (DEEE) dans le monde entraîne la disparition du cuivre et d'autres métaux précieux comme l'or, l'argent et le palladium.
Le recyclage des métaux présente de nombreux avantages écologiques par rapport à la production et à l'utilisation de métaux primaires provenant des mines.
On peut citer, un impact moindre sur l'environnement, notamment sur les ressources en eau et sur la biodiversité, des besoins en énergie limités et donc une baisse des émissions de gaz à effet de serre et la possibilité de créer de nouveaux emplois et ressources.
De plus, les gisements et les mines de certains de ces métaux n'existent parfois que dans des zones géographiques bien délimitées. C'est le cas notamment du lithium en Amérique du Sud et des métaux de terres rares en Chine.
Autres éléments importants
Aujourd'hui, on produit dans le monde 1,3 milliard de tonnes d'acier, avec pour conséquence l'émission de 2,2 milliards de tonnes de gaz à effet de serre.
Grâce à la récupération d'acier "secondaire"on pourrait faire baisser de 75 pour cent les émissions de gaz à effet de serre.
Lors du recyclage de l'aluminium on émet presque douze fois moins que pendant la production d'aluminium primaire.
Actuellement, seulement quelques métaux, comme le fer et le platine, sont recyclés à 50 pour cent ou plus.
Chaque fois qu'on remplace 100 millions de tonnes d'acier primaire par du secondaire ou du recyclé, on peut économiser près de 150 millions de tonnes de CO2Actuellement, il pourrait être recyclé à 90 pour cent pour les applications industrielles et plus modestement autour de 50 à 55 pour cent dans l'automobile.
La demande nette d'indium devrait fortement augmenter : elle devrait passer de 1 200 tonnes (2010) à 2 600 tonnes (2020) environ.
Actuellement on estime qu'il est recyclé à moins de un pour cent, comme la plupart des autres métaux spéciaux.
Parmi les autres métaux spéciaux, on peut citer le tellure et le sélénium pour les panneaux solaires à haut rendement, le néodyme et le dysprosium pour les aimants des éoliennes, le lanthane pour les batteries des véhicules hybrides et le gallium pour les DEL.
