CO2 : on est loin du compte!!!

Le 16/05/2007 à 19:06  

CO2 : on est loin du compte!!!

Efforts Les entreprises européennes attendent des mesures de régulation de la part des gouvernements… Une entreprise européenne sur quatre compte un directeur chargé des questions environnementales ; une entreprise sur dix dans le monde contrôle totalement ses émissions de gaz carbonique. Bigre! Il y a du boulot… Bref : on est loin du compte…

Selon une étude indépendante réalisée par l’Economist Intelligence Unit (*), les entreprises ne suivent pas la prise de conscience croissante de l’opinion publique sur les émissions de gaz carbonique – opinion qui s’inquiète des prévisions sur le changement climatique – mais un plus grand nombre de compagnies commencent à s’en préoccuper. L’étude intitulée « A change in the climate: Is business going green?»), commandée par UK Trade & Investment, fait état du comportement des entreprises face au changement climatique.

Selon les 634 dirigeants qui ont participé à cette étude dans le monde (dont 227 en Europe), près d’un tiers des entreprises sondées (32 %) ne contrôle pas les émissions directes de gaz carbonique ni les effets indirects comme les activités de la chaîne logistique, et n’ont pas l’intention de le faire. Environ une entreprise sur cinq (18 %) se contente de mesurer l’efficacité énergétique alors que 25 % des entreprises contrôlent certaines voire toutes les émissions de certains secteurs de l’entreprise. Une entreprise sur dix seulement mesure l’ensemble de ses émissions de gaz carbonique dans toute l’entreprise ; en Europe, ce taux atteint 12 %.

Il semblerait pourtant que des actions soient menées.

Près d’une entreprise sur cinq dispose d’un plan de réduction partielle de ses émissions de gaz carbonique et 28 % d’entre elles espèrent disposer d’un tel plan d’ici 2010, même si moins de la moitié d’entre elles (45 %) déclare ne disposer d’aucun plan. Des changements ont également été constatés quant à d’autres aspects de l’entreprise. En effet, 35 % des entreprises interrogées ont soit déjà réduit le nombre de voyages en avion, soit en ont exprimé l’intention, mais plus de la moitié (54 %) y sont réfractaires. De la même façon, 18 % seulement des entreprises interrogées ont déclaré que leur entreprise utilise actuellement des véhicules à faibles émissions de gaz carbonique et 26 % d’entre elles ont prévu de les utiliser dans les trois prochaines années. De plus, 40 % de ces entreprises utilisent déjà des énergies renouvelables ou prévoient de le faire dans les trois prochaines années. Mais c’est avant tout le comportement de chacun qui est au centre de toutes les attentions : si 54 % des personnes sondées déclarent déjà éteindre les lumières et arrêter leur ordinateur la nuit, un autre quart d’entre elles prévoit de le faire dans les trois ans.

L’Europe se distingue tout particulièrement puisque de plus en plus d’entreprises emploient une personne chargée des questions environnementales. Une entreprise sur quatre emploie d’ores et déjà un chargé des questions environnementales et 12 % des entreprises prévoient de créer un tel poste dans les trois prochaines années.

Le sondage souligne également le rôle central de la régulation gouvernementale face aux comportements des entreprises en matière d’émissions de gaz carbonique. La conformité avec la réglementation actuelle constitue le facteur unique le plus important en ce qui concerne les stratégies de réduction des émissions de gaz carbonique, en particulier en Europe, où près des trois-quarts (74 %) des entreprises sondées estiment que des incitations fiscales appropriées auraient un impact significatif.

« Bien qu’un nombre relativement faible d’entreprises prennent des mesures pour réduire leurs émissions de gaz carbonique, il est intéressant de noter que les sociétés souhaitent une politique claire de la part des gouvernements à ce sujet » déclare James Watson, rédacteur de cette étude. « Ces entreprises ne considèrent pas la réduction des émissions de gaz carbonique comme une dépense majeure, mais elles souhaitent savoir jusqu’où elles doivent aller ».
Selon Andrew Cahn, Directeur Général de UK Trade & Investment, « Cette étude souligne le fait que le gouvernement doit poursuivre son action avec les entreprises afin de s’assurer que les mesures fiscales en vigueur et la structure utilisée sont adéquates pour conserver notre position concurrentielle et s’attaquer au changement climatique. Le Royaume-Uni reste leader lorsqu’il s’agit de trouver des solutions face aux défis du changement climatique ».

Mais même si l’opinion publique semble très concernée par les émissions de gaz carbonique, le comportement du consommateur doit encore changer. La plupart des entreprises ne considèrent toujours pas que leur stratégie environnementale puisse avoir un impact sur leur position sur le marché, et 10 % d’entre elles seulement la considèrent comme une responsabilité potentielle. Trente-sept pour cent des entreprises sondées cite la crédibilité accrue auprès de l’opinion publique comme un avantage attrayant de la réduction des émissions de gaz carbonique, contre seulement 15 % qui la considèrent comme une opportunité marketing et 7 % comme un outil de différenciation de leurs produits. Plus de la moitié (56 %) des entreprises déclarent que leur politique relative aux émissions de gaz carbonique n’a aucune répercussion apparente sur leurs clients.

Cette étude a également permis de tirer les conclusions suivantes :

Les entreprises européennes souhaitent que les gouvernements adoptent une position claire en matière d’émissions de gaz carbonique

Un plus grand nombre d’entreprises européennes interrogées (55 %) déclare que la réglementation a un effet très significatif, ou significatif, contre 50 % au niveau mondial. De plus, 41 % des Européens qualifient le fait de vouloir garder une longueur d’avance sur les exigences futures comme une motivation très significative, ou significative. Plus des deux tiers des personnes interrogées (67 %) se sont également accordés à dire qu’une implication appropriée du gouvernement encouragerait des efforts plus importants de la part des entreprises.

La réduction des émissions de gaz carbonique n’est pas forcément onéreuse …

Les entreprises qui ont pris des mesures en faveur de la réduction des émissions de gaz carbonique n’ont pas à faire face à de fortes dépenses. Pour la plupart des entreprises européennes, le montant des frais d’exploitation ne dépasse pas 1 % et s’aligne sur les moyennes mondiales. D’ici 2010, plus de la moitié (54 %) de ces dirigeants espère que ces efforts n’engendreront pas de frais pour leur entreprise ou qu’ils auront un impact net positif principalement grâce aux économies réalisées en énergie et à l’augmentation des ventes de marques. Seulement 12 % estiment que ces efforts auront un impact global négatif sur les dépenses, et un équilibre incertain.

…mais l’apprentissage reste difficile

Les entreprises qui font de gros efforts pour contrôler leurs émissions de gaz carbonique doivent faire face aux difficultés habituelles que rencontrent les premiers adeptes. Les expériences pratiques sont encore peu nombreuses et des problèmes épineux restent encore à résoudre. Quelle est par exemple la stratégie à adopter si l’émission de gaz carbonique de l’entreprise se fait principalement lorsque les clients utilisent le produit.

Les entreprises ne sont pas encore convaincues par les compensations, mais les considèrent comme une option importante

Les plans de compensation des émissions de gaz carbonique ont fait l’objet de beaucoup de publicité ces derniers temps. Alors que les entreprises européennes jugent de tels plans comme étant un expédient temporaire plutôt qu’une solution sur le long terme (46 %), les entreprises du monde entier qui se sont déjà engagées à réduire leurs émissions de gaz carbonique pensent qu’elles vont continuer à augmenter et 38 % de ces entreprises s’attendent à ce que leurs efforts se traduisent par des actions en interne, comme la plantation d’arbres par des employés.

L’étude est disponible gratuitement aux adresses indiquées à gauche.

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(*) L’Economist Intelligence Unit (EIU) est la division chargée de fournir des informations sur les entreprises au sein de The Economist Group, éditeur du journal The Economist. Grâce à un réseau mondial composé de 700 analystes, l’EIU réalise en permanence des évaluations et des prévisions concernant les conditions politiques, économiques et commerciales dans près de 200 pays. Chef de file mondial en matière de veille économique, l’EIU aide les dirigeants à prendre des décisions commerciales avisées en leur communiquant à point nommé des analyses fiables et impartiales sur les tendances observées et les stratégies commerciales adoptées sur les marchés mondiaux.

L’Economist Intelligence Unit nous demande de préciser qu'il est entièrement responsable du contenu de cette étude. Son équipe éditoriale a réalisé le sondage en ligne, effectué les entretiens et rédigé cette étude. Les résultats et les points de vue exprimés ne reflètent pas nécessairement le point de vue du commanditaire.