Collecte du verre pour réemploi : une pratique à généraliser

Le 19/12/2018 à 14:30  
Collecte du verre pour réemploi : une pratique à généraliser
 Suite à un appel à candidatures lancé en 2016, l’Ademe a sélectionné 10 dispositifs régionaux de réemploi-réutilisation d’emballages ménagers en verre (avec ou sans incitation financière), portés par des entreprises de production ou de distribution de boissons ou des associations. Tous ont été évalués, au travers d’une analyse technique, environnementale, économique et sociale et comparés avec des emballages à usage unique. Les résultats de ces travaux ont été publiés le mois dernier...

 Dans l’ensemble, l’étude révèle que les dispositifs de réemploi d’emballage ménager en verre présentent, sous certaines conditions, un impact moins important sur l’environnement et un coût sur l’ensemble du cycle de vie plus avantageux que les systèmes utilisant un emballage verre à usage unique. Les paramètres clés de performance sont le nombre de réutilisation des bouteilles, le transport et les performances du lavage.

 Néanmoins, des freins techniques existent et compliquent la mise en œuvre : multiplicité des modèles de bouteilles, conception pour permettre leur ré-employabilité (résistance aux chocs et à l’usure pour permettre la collecte, le lavage et un nombre de réutilisations suffisant), présence d’étiquettes non-adaptées (ne partant pas au lavage)... Il existe également des contraintes organisationnelles (place disponible, moyens humains, partage de la valeur), en particulier pour une collecte en grandes et moyennes surfaces, qui constitue un levier important de développement.

 Selon l'Ademe, la collecte du verre pour réemploi est encore insuffisamment développée vis-à-vis des particuliers au regard de leur attente. Comme le met en évidence l’enquête menée dans des points de vente, les consommateurs sont prêts à adhérer à ce type de dispositif, soit par conviction (action favorable à l’environnement), soit par intérêt économique (récupérer le montant de la consigne ou de la gratification). Cette pratique, sur les boissons, est présente dans les milieux professionnels (cafés, hôtels, restaurants) malgré une perte de vitesse ces dernières années (choix d’autres matériaux et contraintes organisationnelles). La massification des volumes, entre ceux vendus auprès des particuliers et des professionnels (cafés, restaurants, hôtels), contribue à optimiser les dispositifs mis en place.

 Les porteurs de projets (metteurs sur le marché ou autres entreprises/associations) sont les premiers à pouvoir engager une véritable dynamique. Pour cela, l’Ademe leur recommande de :

 impliquer les différents acteurs concernés (conditionneurs, distributeurs, opérateurs de la collecte/lavage, consommateurs) ;
 assurer la maîtrise la plus large possible de la chaîne de valeur de l’organisation ;
 internaliser et/ou mutualiser les moyens de lavage et disposer d’un éco-procédé de lavage performant ;
 impliquer et engager les distributeurs ;
 mettre en place des actions pour sensibiliser et impliquer les consommateurs de l’achat à la fin d’usage.
 "Les acteurs publics territoriaux peuvent également contribuer à faciliter le développement de cette pratique en intégrant la question du développement du réemploi-réutilisation des emballages dans leurs politiques publiques (économiques, économie circulaire et déchets, agriculture de proximité...)", ajoute l'Agence.
 Pour plus d'informations et consulter l'étude "Analyse de 10 dispositifs de réemploi-réutilisation d'emballages ménagers en verre" de l'Ademe, rendez-vous ici.