
L'usine a été installée à Fouesnant dans le Finistère. Récemment inaugurée, elle est à même de traiter et composter 20 000 tonnes d'algues par an. Si les algues venaient à disparaître… les déchets verts et déchets organiques des ménages pourraient tout aussi bien faire l’affaire. Pour réaliser cet outil, 5 millions d’euros ont été mis sur la table…

Sauf que cette année, bernique ! Elles seront compostées de belle manière sur le site de Kerambris, et ne pourront donc pas, du moins en théorie, faire suer l’habitant ou l’estivant… La commune de Fouesnant, au sud de Quimper dans le Finistère, a en effet pris le taureau par les cornes ; elle a tout récemment inauguré (début juillet) son usine de traitement et de compostage des algues, une ICPE qui a pour particularité de confiner entièrement le processus ; du côté des odeurs, on y gagne...

Le centre en question, qui ne peut réceptionner que 2 500 tonnes d'algues vertes, 5 000 à 6 000 tonnes de déchets verts et 200 tonnes de fermentescibles qui sont collectées auprès des supermarchés, par exemple, dispose de cinq tunnels de fermentation : pas d’utilisation d’acide. Deux dômes à écorces suppriment les odeurs.
« Crozon a déjà testé le confinement, mais seulement pour l'étape de la fermentation et sur une installation de moindre capacité. Le confinement est essentiel aussi bien pour la trentaine d'employés du site que pour les riverains, puisqu'il assure une réduction sensible des nuisances olfactives », indique Franck Ysnel, directeur de la communauté de communes du pays fouesnantais.

Chaque commune collecte et apporte ses lots d'algues vertes : le poids, comme la fraicheur des algues sont scrupuleusement vérifiés (elles doivent avoir moins de 24 heures chrono); les lots sont clairement identifiés et répertoriés par commune. Les algues sont mélangées par moitié « avec des déchets verts, afin d'éviter de créer des poches de gaz et des émanations ». Ce mélange de déchets fermente pendant un mois ; à la suite de quoi, la mixture entre en phase de maturation, dans l'un des cinq tunnels en béton, lesquels sont confinés. Les gaz extraits sont traités et désodorisés.

Le coût des travaux de l'usine, 5 millions d'euros (subventionnés à hauteur de 3,4 millions par l'État à travers l'Ademe), et celui du traitement des algues, 45 € la tonne, ont généré quelques critiques…


Comme écrit dans le rapport d'enquête publique visant à régulariser l'exploitation illégale pour les algues vertes de Kerambris, ce projet sera en partie payé par notre facture d'ordures ménagères... Le volet curatif du plan algues vertes est clairement favorisé au détriment du volet préventif. Cet argent n'ira pas aider les agriculteurs qui veulent changer de système agricole »…
