Compostage : Montauban a misé sur la qualité

Le 10/12/2007 à 13:03  

Compostage : Montauban a misé sur la qualité

Brigitte Barèges La ville de Montauban s’est fait construire une installation de compostage Amendor qui a été bâtie sur le site de la STEP. Cette nouvelle unité, exploitée en régie directe par la commune, se trouve en totalité à l'intérieur d'un vaste bâtiment fermé (3500 m2) et peut traiter 7000 T/an de boues à 20% environ de siccité, soit deux bennes par jour. Elle a été réalisée par l’équipe d’Adonis-Evoluteam et récemment réceptionnée par madame la députée maire de Montauban, Brigitte Barèges, en personne…

Tous les engagements et garanties annoncés par le concepteur-constructeur ont été validés et l'installation a été réceptionnée récemment. Cette nouvelle unité intégrant la technologie Amendor, 100% made by Adonis-Evoluteam, permet d’obtenir les résultats annoncés : un compost normalisé en 30 jours. Le process comprend la réception et le stockage des boues et des co-produits (à l'arrière du bâtiment), le mélange boue / co-produit, la phase de fermentation en enceinte close, la phase de maturation, le criblage et enfin le stockage du compost. Des analyses sont régulièrement effectuées, aussi bien sur les boues que sur le produit fini.

Les camions ne pénètrent pas dans le bâtiment ; ils déversent les boues pâteuses dans une fosse, où elles sont reprises par une vis sans fin avant stockage dans des casiers. Les co-produits sont constitués, d'une part, de déchets verts broyés provenant de déchèteries ou d'entreprises de jardins et, d'autre part, des refus de l'opération de criblage, qui sont réutilisés, et qui constituent environ la moitié de la quantité de co-produit employée. Les déchets verts les plus appropriés étant des branchages broyés donc des déchets assez grossiers contenant beaucoup de bois et permettant une bonne aération du mélange boues / co-produit pendant la phase de fermentation.

Dans une partie du bâtiment, les boues et les co-produits sont mélangés au chargeur. Le mélange est stocké en tas. Le mélange boue / co-produit est introduit par une machine spéciale dans un tunnel qui est ensuite hermétiquement clos. Une puissante insufflation d'air y est réalisée pour favoriser et accélérer la fermentation aérobie. La température du mélange, qui est contrôlée par des capteurs, monte jusqu'à 70°C dans toute la masse, ce qui assure une bonne hygiénisation du compost. La fermentation dure 7 jours. Aucune intervention humaine n'est effectuée dans le tunnel pendant cette phase.

Pour ce qui est de la maturation, le tunnel est ouvert (de l'autre côté) et le mélange boue / co-produit (qui est alors à une température de 40°C) en est extrait, puis stocké dans deux casiers de maturation ventilés. Cette maturation dure 14 jours. Puis, le compost est repris au chargeur et passe dans un crible à maille variable (4 à 30 mm selon les besoins).

Enfin, le produit final, un compost normalisé, est stocké dans des casiers tandis que les refus de criblage rejoignent la zone de stockage à l'arrière du bâtiment. Au bout de 2 mois de stockage, le compost peut être livré aux agriculteurs. La demande étant supérieure à l'offre, il n'y a pas de problème pour l'écoulement du compost. Celui-ci respecte la norme NFU 44-095 et peut donc être éventuellement commercialisé.

L'installation est équipée d'un système de désodorisation perfectionné comprenant des aspirations d'air dans toutes les zones du bâtiment, une tour de lavage acide (pour neutraliser les composés ammoniacaux) et un bio-filtre.

De fait, lorsque je me suis rendue sur place, je n'ai en aucune manière été dérangée par des odeurs nauséabondes à l'extérieur du bâtiment. De plus, pour ceux qui n'auraient jamais mis le nez dans une enceinte consacrée à la fabrication de cet amendement organique, il faut savoir qu'en sortie du tunnel de fermentation, le compost n'a pas plus d'odeur que celle du terreau, bien connu de celles et ceux qui jardinent ou rempotent leurs plantations...