Déchets africains : histoire de dépotoirs...

Le 08/10/2007 à 15:27  

Déchets africains : histoire de dépotoirs...
enfants dans une décharge Chaque jour, la décharge publique de Dandora (située à Nairobi, au Kenya) reçoit 2 000 tonnes d'ordures, générées par les quelque 4,5 millions d'habitants de Nairobi. Fait alarmant : une étude commanditée par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) vient de révéler que ce site consitue une menace sérieuse pour l'environnement et la santé. Pire, il serait le reflet de l'état des décharges de nombreuses régions africaines...

"Nous avions anticipé des conclusions pénibles et préoccupantes, mais les résultats réels sont encore plus choquants que ce que nous avions imaginé au départ", a déclaré Achim Steiner, sous-secrétaire général de l'ONU et directeur exécutif du PNUE, dans un communiqué publié la semaine dernière.

L'étude a consisté à examiner 328 enfants âgés de 2 à 18 ans qui vivent à proximité de la décharge municipale de Dandora, l'une des plus grandes d'Afrique. Des échantillons du sol ont également été comparés avec ceux du sol d'une zone extérieure à la ville.

Les résultats ont révélé que les enfants examinés ont une concentration excessive de plomb dans le sang. Ils ont été exposés à des agents polluants comme des métaux lourds et des substances toxiques présents dans le sol, l'eau et l'air ; de plus, la moitié d'entre eux souffrent de maladies respiratoires chroniques. Ils sont d'autant plus exposés vulnérables que beaucoup vont chaque jour à la décharge en quête de nourriture, de produits recyclables et d'autres objets qu'ils pourront ensuite vendre. Ce faisant, ils respirent du méthane et les fumées toxiques des déchets brûlés.

Quant aux sols, ils enregistrent des niveaux en plomb presque 10 fois supérieurs à des sols non-pollués. Les échantillons de terre et d'eau ont également révélé la présence de métaux lourds comme le plomb, le mercure et le cadmium, susceptibles de causer de l'anémie, des dommages au système nerveux et au cerveau, mais aussi des cancers.

Le PNUE s'est dit prêt à aider les autorités locales et nationales afin de trouver de meilleurs systèmes et stratégies de gestion des déchets, qui puissent par ailleurs générer des emplois durables et non dangereux dans le secteur du traitement des ordures. A l'heure actuelle, la situation est de plus en plus alarmante, l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) estimant qu'un quart des maladies qui touchent l'humanité est imputable à l'environnement, les enfants étant plus vulnérables que les adultes.

Ces maladies sont responsables de plus de 4,7 millions de décès chez les enfants de moins de 5 ans chaque année. Dans les pays en développement, 25% des décès sont liés à des facteurs environnementaux, contre 17% dans les pays développés.