Déchets alimentaires : une méthodologie commune européenne

Le 06/05/2019 à 18:17  
Déchets alimentaires : une méthodologie commune européenne
 Chaque année, environ 20% des denrées alimentaires produites dans l'UE sont perdues ou gaspillées, ce qui entraîne des dommages sociaux, environnementaux et économiques inacceptables. Afin de lutter contre ce phénomène et de combler le déficit de connaissances actuel, la Commission a adopté un acte délégué établissant une méthodologie commune visant à mesurer le volume des déchets alimentaires, le but étant d'aider les Etats membres à quantifier le gaspillage à chaque étape de la chaîne d'approvisionnement. Celui-ci est soumis au contrôle des colégislateurs et sera transmis au Parlement et au Conseil avant la fin du mois de juillet...

 La prévention du gaspillage alimentaire a été identifiée comme l'un des domaines prioritaires du Plan d'actions en faveur de l'économie circulaire adopté par la Commission européenne en décembre 2015. En outre, ce gaspillage est l'un des 10 principaux indicateurs du Cadre de suivi de l'économie circulaire (voir ici), qui indique où nous en sommes dans la transition du processus linéaire du "produire-consommer-jeter" vers la circularité, laquelle vise à réduire à un minimum les pertes de ressources.

 Grâce à la révision de la législation de l'UE sur les déchets (voir ici), adoptée en mai 2018 dans le cadre du Plan d'actions en faveur de l'économie circulaire, des mesures spécifiques ont été prises en matière de prévention des déchets alimentaires, lesquelles fourniront à l'UE de nouvelles données cohérentes sur les niveaux de gaspillage. La nouvelle législation fait obligation aux Etats membres de mettre en œuvre des programmes nationaux de prévention et, surtout, de réduire le gaspillage alimentaire à chaque étape de la chaîne d'approvisionnement, de surveiller les niveaux de gaspillage et d'en rendre compte.

 Le Plan d'actions de l'UE pour lutter contre le gaspillage alimentaire vise à contribuer à la réalisation de l'objectif de développement durable 12.3 (voir ici), qui consiste à réduire celui-ci de moitié par habitant au niveau de la distribution et de la consommation d'ici à 2030, et à réduire les pertes alimentaires tout au long de la chaîne de production et d'approvisionnement alimentaires.

 Si l'acte délégué définit ce qui doit être mesuré en tant que gaspillage alimentaire à chaque étape de la chaîne d'approvisionnement ainsi que la manière dont il convient de procéder à cet égard, il offre une certaine souplesse quant aux modalités de collecte des données au niveau national. Avec le soutien de la plateforme de l'UE sur les pertes et le gaspillage alimentaires (voir ici), ainsi que d'autres groupes d'experts compétents, la Commission suivra de près la mise en œuvre de l'acte délégué, en organisant des échanges réguliers avec les Etats membres afin de faciliter la mise en œuvre pratique et de partager les connaissances acquises.
 Sur la base de cette méthodologie, les Etats membres devraient mettre en place un cadre de suivi, avec un premier compte-rendu intervenant en 2020, afin de fournir à la Commission les premières données nouvelles sur les niveaux de gaspillage alimentaire d'ici à la mi-2022. Le cadre de déclaration de l'UE contribuera à normaliser la déclaration des niveaux de gaspillage alimentaire par les entreprises et contribuera à la surveillance mondiale de l'objectif de développement durable 12.3.