
Coursy, du côté de Reims, en Champagne : un site spécialisé dans la transformation de matériaux de déconstruction piloté par une équipe qui croit dur comme fer, aux valeurs du recyclage de toutes sortes de déchets valorisables et en la nécessité de cesser de pratiquer le gaspillage... Là, chaque année, on réceptionne, on transforme, on négocie du neuf mais aussi des alternatives sous forme de matériaux recyclés, lesquelles constituent les premiers pas vers une diversification nécessaire et souhaitée par les clients eux-mêmes...



La nouvelle donne pèse de tout son poids puisque Reims et sa région disposent de très peu de matériaux naturels. Pour opérer dans les meilleures conditions tarifaires, puisque le transport coûte cher, l'entreprise travaille dans un rayon de 50 à 100 kilomètres. La proximité de la ville de Reims avec les nombreuses constructions et déconstructions liées à l'urbanisation (et notamment l'énorme chantier constitué par la construction du tramway) est un atout maître.

Pour faire court, on estime le marché de la Marne à 600 000 tonnes pour le recyclé, celui de la Marne et des Ardennes à 1 million de tonnes, soit 10% des besoins exprimés puisque la production de matériaux naturels nécessaires pour satisfaire les besoins de la région est de l'ordre de 10 millions de tonnes ».
Au demeurant, on assiste à une baisse de la production des matériaux naturels, tandis que les stocks ont tendance à augmenter. Effet de la crise sans doute...

D'où l'idée de « mettre en service, ici même, une déchetterie professionnelle, un projet qui s'est concrétisé en 2009 » : de fait, la nouvelle unité a ouvert en 2010 et reçoit des quantités et des produits très variés tels que des cartons, plastiques (qui vont des huisseries, aux gaines ou fourreaux) et bois (des portes, fenêtres, bois de coffrage en fin de vie ou palettes), des métaux, du verre, du plâtre, des pneus, des déchets verts ou des déchets dits dangereux (emballages souillés).

Le site réceptionne désormais environ 3000 tonnes de bois de tous ordres dont 70% de bois B provenant de la déconstruction (25% de bois A, servant de combustible qui est vendu en vrac, et 5% de bois C, créosoté).
« Le bois B pourrait très bien trouver un débouché satisfaisant en chaufferie, pour autant que celles ci soient équipées de systèmes de captages de fumées », indique le responsable recyclage de l'entreprise. Mais... Faut-il rappeler que l'Europe mise sur le captage des pollutions sortantes tandis que la France préfère de loin faire gaffe à la qualité des entrants... Dommage pour le bois B, regrettent les dirigeants de C'Mater...

Le PVC trouve également preneur puisque le fabricant de portes et fenêtres dispose d'une usine de recyclage dans la région Champagne Ardennes (voir PVC : Veka mise davantage sur le recyclage)
« On milite auprès des maîtres d'ouvrage afin de les sensibiliser au traitement des déchets résultant des chantiers ; aujourd'hui, de plus en plus d'appels d'offres prévoient une ligne spécifique, avec bordereau de suivi afin d'assurer une traçabilité (...).Les professionnels se doivent de garder à l'esprit que plus ils trient leurs déchets de chantiers avant d'arriver sur notre site, moins ils payent : c'est du gagnant gagnant. Travailler le déchet correctement, afin de le recycler, nécessite qu'il soit "propre" grâce à un tri soigné. Nous recevons encore environ 8 000 tonnes de vrac, dont seulement 30% est valorisable ; le reste repart en CET. Ce qui n'est pas le cas des déchets de déconstruction dont l'essentiel est valorisé, avec à la clé environ 1 000 tonnes de ferrailles par an ».


