Déchets conchylicoles : de nouvelles pistes de valorisation

Le 16/03/2017 à 1:02  
Déchets conchylicoles : de nouvelles pistes de valorisation
 La valorisation des déchets coquillés est une préoccupation aujourd’hui partagée par l’ensemble des bassins conchylicoles ; elle est source d’importantes innovations. Le bassin de Thau (Hérault) est le premier à avoir lancé une filière de collecte et de traitement de ses déchets conchylicoles. Plusieurs milliers de tonnes de déchets coquillés sont ainsi traitées chaque année à l’usine du Mourre Blanc, à Mèze. Un nouveau procédé de traitement et le vif intérêt des marchés pour les matières à forte teneur en calcaire ouvrent de nouvelles perspectives en termes de valorisation…

 Les déchets coquillés issus de la lagune de Thau sont traités à l’usine du Mourre Blanc à Mèze. Ce service est géré par le Syndicat mixte du bassin de Thau, en relation avec le Comité Régional Conchylicole de Méditerranée et les professionnels. Son exploitation est assurée par la société Coved depuis 2007 par Délégation de Service Public (DSP).

 Le 3 février dernier, les nouvelles pistes de valorisation ont été présentées. Première et courte étape pour les coquilles issues de la lagune de Thau : la carrière de Poussan. Ce site engagé dans une démarche de reconstitution paysagère offre un débouché immédiat et une boucle courte de valorisation. L’Etat a donné son accord par arrêté du 26 décembre 2013. Débarrassées de tout résidu organique et concassées, les coquilles d’huîtres et de moules seront acheminées sur site, puis remodelées selon les prescriptions du schéma de revalorisation de la carrière. Leur forte teneur en calcaire et leur origine naturelle s’inscrivent parfaitement dans les objectifs de mise en valeur paysagère et de revégétalisation des zones qui ont cessé d’être exploitées.

déchets de moules Cet accord fait suite à la mise en place d’un nouveau procédé de traitement qui permet de débarrasser les coquilles de tout résidu organique. Plus propres, elles vont pouvoir trouver de nouvelles destinations comme l’amendement de sol pour les cultures viticoles. "Une fois traitées, les coquilles d’huîtres sont concassées en différents diamètres. Auparavant seules les coquilles de moules pouvaient être broyées très finement. Désormais, les coquilles d’huîtres atteindront la même qualité. Cette poudre va pouvoir être recyclée en amendement de sol dans les cultures viticoles pour compenser le déficit calcique sur certaines vignes", explique le Syndicat mixte du bassin de Thau.

 Les recherches sur les procédés d’épuration des eaux usées ont également mis en avant une nouvelle source de débouchés pour les coquilles de moules. Celles-ci seraient un support idéal pour fixer les bactéries utilisées pour épurer l’eau. Le procédé par cultures fixées est plus onéreux que le procédé par culture libre, mais il présente des rendements bien meilleurs. Il est souvent utilisé pour les usines qui disposent de peu d’espace. Cette piste de valorisation est encore à l'étude. Enfin, les coquilles d’huîtres sont également utilisées depuis 2016 dans la création des zones refuges, ces habitats artificiels implantés dans les ports et destinés à favoriser la réimplantation de la biodiversité. Il s’agit de dispositifs constitués de cages en acier remplies de coquilles d’huîtres.