Déchets de la Samaritaine : valorisés par Paprec, au fil de l'eau

Trois industriels, qui collaborent de manière régulière, ont choisi de mettre en Seine, les déchets résultant de la réhabilitation des bâtiments de l'ex grand magasin parisien, La Samaritaine, qui appartient au patrimoine historique de la ville. Vinci construction France, Paprec Recyclage et CRH Raboni s'associent pour mettre le fleuve au service d'une évacuation silencieuse de dizaines de milliers de tonnes de déchets non dangereux qui seront ensuite valorisés à Gennevilliers... Rendez-vous était donné ce mardi pour présenter cette première dans le genre...
Vaste chantier que celui de la réhabilitation et transformation de l'ex Samaritaine, une baâisse datant de 1870, fermée depuis plus de 10 ans, avec pour s'en rendre compte, quelques chiffres qui parlent d'eux-mêmes : 70 000 m2 de surface, représente 36 mois de travaux qui occuperont jusqu'à 1 300 collaborateurs, tous corps d'état confondus, avec à la clé, 22 millions de tonnes, soit 110 000 m3 environ (dont 14 000 m3 de DIB durant la phase de démolition en cours actuellement), de déchets non dangereux mais pondéreux et ou volumineux (gravats, ferrailles, bois, cartons, plastiques divers …) à transférer du cœur de la capitale, vers sa périphérie, où se trouvent les centres de recyclage.« C'est sans conteste, l'un des plus gros chantiers de ces vingt dernières années, sur un monument historique, situé au cœur de Paris. Nous avons opté pour une solution qui pourra paraître moins ambitieuse, mais qui est sans conteste, beaucoup moins polluante », précise Marie-Line Antonios, directrice générale de la Samaritaine...

« Pour ce chantier conduit au cœur de la capitale, un des défis logistiques est d’intervenir dans un environnement urbain dense. Nous avons opté pour le transport fluvial afin de réduire les GES et limiter l'encombrement des voies routières, tout en évitant une perte de temps évidente », souligne Manuel Estèves, Directeur délégué de Vinci Constructions France.
C'est ainsi que Paprec Recyclage et CRH Raboni ont été introduits dans la boucle, pour ce qui est de l'évacuation des déchets...

« Travailler avec des "amis professionnels" de longue date, c'est travailler en confiance, dans le cadre de partenariats solides constitués d'hommes qui disposent de vrais savoir-faire »... ce qui fluidifie évidemment les modes opératoires et facilite grandement l'organisation du travail, comme du transport, dans une ville où il est compliqué de mener facilement des chantiers d'importance, ne serait-ce que parce que l'on a récemment décidé de fermer les quais...

« Nous organisons la reprise des déchets depuis plusieurs années et nos points de vente sont équipés de centres de tri, tandis que la passion du fleuve est ancrée de longue date dans l'entreprise, ce qui nous a permis de développer le transport fluvial pour les approvisionnements sur Paris Ile de France et d'être parfaitement équipés sur nos sites pour ce faire », confirme Alain Renard, directeur général opérationnel de CRH Raboni Ile de France.

La péniche en question peut transporter jusqu’à 300 tonnes de déchets sur une rotation, soit l'équivalent de 60 camions, les parties prenantes confirmant par ailleurs que le transport fluvial n'est « pas nécessairement plus onéreux que le transport routier ».
« Un tour de camion dans Paris intra-muros coûte environ 150 euros pour 5 tonnes transportées, soit un équivalent de 30 euros la tonne, contre 600 euros par jour environ, pour l'utilisation d'une péniche qui peut prendre en charge 300 tonnes par rotation, et effectuer un Evry/Gennevilliers sur deux jours »... « Nous misons d'ailleurs sur le développement du transport fluvial ; actuellement un tiers de nos déchets de chantiers franciliens parvenant à Gennevilliers transite par voie fluviale ; nous souhaitons atteindre les 50% d'ici 2020 », expose Erwan Le Meur qui rappelle par ailleurs que « le pré tri sur chantier est essentiel et économique, puisqu'il en coûte moins cher à l'entreprise qui nous confie ses déchets » ... « Etant entendu que le tri sur chantier nous oblige à nous organiser, ce qui est vertueux puis gagnant», rebondit Manuel Estèves : « pour cela , nous utilisons des bennes de petites dimensions, de 6 à 8 m3 ; lorsqu'elles quittent le chantier, le tri est déjà effectué et les camions chargent des déchets par famille de produits, ce qui facilité la valorisation et/ou le recyclage ultérieur... Notre client exige un taux de valorisation de 75% au terme du chantier ; nous avons mis la barre plus haut afin d'être assurés de satisfaire l'objectif fixé, et Paprec a fait de même, mettant la barre à 85%, pour des raisons identiques »...


