Déchets : le 06 prend le taureau par les cornes

450 000 tonnes de déchets qui circulent chaque année pour aller se faire traiter trop loin, c'est 50 euros de plus par tonne, en terme de coût pour les administrés. Le problème n'est pas nouveau, mais n'a toujours pas trouvé de solution (voir notre article Déchets : Reculer pour mieux payer). Lassé de cette situation qui oblige évidemment à payer la note, le département des Alpes Maritimes souhaite pouvoir traiter l'intégralité de ses déchets d'ici 2025. C'est du moins ce qu'a annoncé, en ce début de semaine, le Président du Conseil général, Eric Ciotti...
Il va de soit qu'on n'atteindra pas l'objectif sans étapes intermédiaires : d'ici 2017, il faudra avoir diminué de moitié, le volume de déchets expédiés dans les sites d'enfouissement agréés des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse.

Dans ce contexte du défaut d'équipements adaptés à la production des déchets, qui flirte avec le ridicule (qui voyage moins, maîtrise mieux, bon sang mais... c'est bien sûr, le montant de sa facture), Eric Ciotti a déclaré « que la capacité du centre de valorisation organique du Broc sera porté en 2014, de 40 000 tonnes à 70 000 tonnes ».
Ce n'est pas tout ! Il faut dire qu'il y a beaucoup à faire ! Le président du Conseil général a également annoncé la création, d'ici quatre ans, d'un centre de tri dans l'ouest du département.

Avec les pieds sur terre, on constate que « s'il y a des pistes » quant à la localisation des terrains, aucun des chantiers nécessaires au solutionnement des problèmes n'est encore engagé. Déjà très épineux en l'état, le dossier pourrait s'avérer encore plus délicat à l'approche des prochaines municipales… D'aucuns pourraient préférer s'accrocher et conserver leur siège, plutôt que de faire de la politique au sens noble du terme. Et pourtant, tout le monde est d'accord pour souligner l'urgence. Le Préfet des Alpes-Maritimes, Adolphe Colrat, n'a pas hésité à s'exprimer : « la solution de l'export ne peut pas durer. Et il n'y aura pas de solution sans une vraie solidarité de l'ensemble des communes ». Or, c'est précisément la solidarité qui fait défaut. A cela s'ajoute que l'échéance portée à 2025 « parait bien trop tard », au représentant de l'Etat...
