Déchets : les Gouvernements peuvent mieux faire

Le 20/05/2016 à 16:25  
Déchets : les Gouvernements peuvent mieux faire
traitement des déchets Selon un nouveau rapport de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques), les économies avancées ont réduit leur consommation de matières premières et amélioré la gestion des déchets. Toutefois, elles devraient redoubler d’efforts pour concevoir et produire des biens qui consomment moins de ressources naturelles et produisent moins de déchets…

 Dans les pays du Groupe des Sept (G7), la consommation de ressources s’est stabilisée depuis 1980 malgré la croissance économique, mais la consommation par habitant reste supérieure de 60% environ à la moyenne mondiale. Avec la montée en flèche de la demande dans les pays émergents et en développement et le rapide accroissement démographique, la consommation mondiale de ressources pourrait doubler d’ici à 2050 et exercer ainsi de graves pressions sur l’environnement.

 Le rapport "Orientations pratiques pour l’efficacité d’utilisation des ressources" (consultable dans son intégralité ici, en anglais), présenté cette semaine aux Ministres de l’Environnement des pays du G7 à Toyama (Japon), appelle les Gouvernements à appliquer des politiques améliorant cette efficacité d’utilisation sur l’ensemble du cycle de vie des produits, ainsi qu’à les mettre en phase avec les politiques en place dans des domaines comme l’innovation, l’investissement et les échanges. Il préconise également une harmonisation accrue de l’information environnementale et de l’éco-étiquetage pour faire progresser l’efficacité d’utilisation des ressources.

 "Notre objectif doit être de mettre en place une économie circulaire dans laquelle les produits et les matières conservent le plus longtemps possible une valeur et la production de déchets est réduite au minimum. Le défi consiste à accroître la création de valeur avec moins de ressources naturelles. La clé réside avant tout dans les décisions prises par les pouvoirs publics au niveau national, mais notre rapport met aussi en lumière l’intérêt de la coopération internationale dans ce domaine", explique Rintaro Tamaki, Secrétaire Général adjoint de l’OCDE.

G7 Le rapport de l’OCDE paraît en même temps que l’étude intitulée "Resource Efficiency: Potential and Economic Implications" (voir ici), dans laquelle le Panel International des Ressources (organisme scientifique hébergé par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement - PNUE) constate que les politiques d’efficacité d’utilisation des ressources pourraient sensiblement atténuer la hausse de la consommation de matières anticipée d’ici à 2050. Les 2 études ont été réalisées à la demande du G7, qui avait souhaité en 2015 des orientations pratiques pour l’efficacité d’utilisation des ressources.
 Il en ressort que, jusqu’à présent, on s’est davantage attaché à agir sur l’aval du cycle de vie des produits que sur l’amont. Ainsi, en aval, le relèvement des taxes de mise en décharge a permis d’accroître la part des déchets recyclés ou valorisés pour produire de l’énergie. En amont par contre, on relève un manque cruel d’incitations en faveur de la conception de produits plus respectueux de l’environnement ou de comportements de consommation plus écologiques. Le rapport donne des conseils pour élargir l’action des pouvoirs publics à l’intégralité du cycle de vie des produits.
 Parmi ses recommandations, on notera les suivantes :
 renforcer et étendre les systèmes de Responsabilité Elargie des Producteurs (REP, déjà en place dans une majorité de pays de l’OCDE pour les équipements électroniques, les emballages, les pneus…), dans le cadre desquels les fabricants assument la responsabilité de la collecte et du traitement des produits hors d’usage ;
 mieux prendre en compte les questions d’efficacité d’utilisation des ressources dans les programmes de marchés publics ;
 encourager les partenariats entre les entreprises intervenant le long des chaines de valeur, par exemple pour que les déchets des unes puissent devenir les matières premières des autres ;
 améliorer la collecte et l’analyse des données afin de pouvoir évaluer et perfectionner les politiques.