Déchets ménagers : 55% des papiers sont récupérés

Le 22/03/2016 à 14:11  

Déchets ménagers : 55% des papiers sont récupérés

Géraldine Poivert, directrice générale d'Ecofolio Après huit ans de communication assidue, à tous les niveaux, martelant la nécessité de capter les papiers provenant des ménages, l'éco-organisme annonce une année 2015 satisfaisante, dans la mesure où le taux de récupération a gagné trois points pour l'année 2015 (dans le cadre du service public des déchets), ce qui permet à Ecofolio d'afficher un taux dépassant les 50%...
 Ecofolio n'a pas manqué de largement communiquer sur la nécessité pour les ménages de trier leurs papiers afin de soulager la poubelle destinée aux ordures ménagères résiduelles. Huit ans de « combat » pour ancrer dans les mentalités le devoir de ne pas « jeter » mais de recycler... En mars 2013, le gouvernement Ayrault avait en effet délivré un nouvel agrément à Ecofolio pour la période 2013-2016, avec un objectif précis fixé sur la feuille de route : atteindre un taux de recyclage du papier usagé de 60%.

Le message est peu à peu passé puisque l'éco-organisme annonce avoir atteint un taux de 55% de captage en 2015, ce qui lui permet aussi d'afficher un an d'avance sur l'objectif fixé. « Ce succès est celui de toute la filière papiers (collectivités, opérateurs, entreprises) et prouve qu'un travail en concertation est garant de résultats ».
L'éco-organisme annonce son souhait « d'accélérer l'accompagnement des collectivités dans l'amélioration de leurs performances économiques et techniques pour la collecte, le tri et le recyclage de ce matériau».

Cela passera entre autres, par la poursuite « des efforts d'éco-conception des entreprises, mais aussi par la rationalisation de la collecte et du tri des papiers, ainsi que l'harmonisation des consignes de tri sur l'ensemble du territoire national», a tenu à souligner Géraldine Poivert, directrice générale d'Ecofolio. D’ici à 2018 le produit de la taxe environnementale (ou éco-contribution) sur les papiers devrait flirter avec, voire dépasser les 50 millions d’euros (via la participation classique des entreprises concernées, à la REP : "petits montants" mais assiette large) : toute la question est de savoir si la mise en oeuvre d'une politique dédiée visant l'obtention du taux de 60%, sera atteinte à la date souhaitée, ou pas... avec le budget dispo.
On rappellera en effet la conclusion d’une étude, menée il y a un peu plus de trois ans, dans sept pays européens (l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, la France, le Portugal, le Royaume-Uni et la Suède) à la demande de l'éco-organisme (des travaux menés avec Bio Intelligence Service). Il en a résulté que le coût net supporté pour la gestion globale des papiers graphiques, en France, était élevé, en tout cas plus élevé qu'ailleurs en Europe : 3,54 € par habitant et par an (diminué de l’éco-contribution de 1 € durant la période étudiée), quand il était établiu entre 0,35 et 1,84 € dans les six autres pays étudiés.
Il avait été indiqué aussi, que le coût de collecte séparée des papiers graphiques restant à la charge des collectivités locales dans notre pays, était le plus important à 111 € par tonne (contre 15 € au Portugal, nul en Suède et qu’il se transformait en recette pour les collectivités dans les quatre autres pays (jusqu’à 59 € par tonne en Belgique).

 Ces travaux avaient pu démontrer que dans l’hexagone, les schémas de collecte et de tri des papiers sont très divers et présentent une grande dispersion des coûts : jusqu’à 500 % d’écart. Le coût global est d’environ 100 euros à la tonne pour une collecte en apport volontaire et en flux dédié, de 200 euros à la tonne pour une collecte en porte-à-porte et de 500 euros à la tonne pour une collecte en flux mélangé avec les emballages. Ces coûts pèsent sur la fiscalité locale et les émetteurs de papiers supportent une éco-contribution de plus en plus forte (+23% entre 2012 et 2013). Pour autant, ces coûts élevés ne garantissent pas les meilleures performances puisque seuls 47 % des papiers sont recyclés en France contre 75 % en Allemagne.
« Le modèle français est onéreux parce qu’il a privilégié un haut niveau de service à l’habitant mais aussi parce que les schémas de collecte et de tri privilégient le mélange des papiers et des emballages. Il est urgent de les améliorer», avait alors indiqué la directrice générale de l'éco-organisme...