Déchets non recyclables : une vraie filière CSR s'avère nécessaire

Le 17/06/2019 à 10:45  

Déchets non recyclables : une vraie filière CSR s'avère nécessaire

CSR  Au regard des tonnages de déchets non recyclables, mais non dangereux, engendrés par les mises en marché de produits qui ne sont pas valorisables, d'entrée, mais aussi résultant des activités liées au tri et/ou au recyclage, à mettre en relation avec la réduction drastiques des taux d'enfouissement, la question est posée : que faire? Un début de réponse est apporté à cette problématique par François de Rugy et Bruno Le Maire qui lancent 14 projets de production d’énergie à partir de ces déchets dont on ne sait que faire.

 Le Comité Stratégique de la Filière « Transformation et Valorisation des Déchets », dont le contrat a été signé le 18 janvier dernier sous l’égide du Conseil National de l’Industrie (CNI) entre le ministère de la Transition écologique et solidaire, le ministère de l’Économie et des Finances et la filière de valorisation des déchets représentée par la Confédération des Métiers de l’Environnement (CME), s’engage dans le développement de la filière industrielle des combustibles solides de récupération (CSR), à travers 14 projets répartis sur le territoire.

 Par le biais de ce contrat, il a été confirmé que le développement de la filière CSR devra être un axe de travail prioritaire, afin d’accompagner la croissance des besoins en valorisation énergétique des fractions non recyclables. Ces déchets, issus des refus de tri, qui ont la particularité de disposer d'un potentiel calorifique important, permettent d’apporter une solution locale de substitution aux énergies carbonées importées. Ils sont destinés à des industriels désireux de faire évoluer leur mix énergétique, ainsi qu’à des collectivités souhaitant utiliser leurs déchets comme une ressource et développer les sources d’énergies alternatives moins carbonées mises à disposition sur leur réseau de chaleur.
Afin de valoriser l’émergence d’une véritable filière de consommation de CSR, 14 projets industriels ont été identifiés par le Comité suite à un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) ; ils sont portés par des acteurs de la filière déchets, mais aussi plus largement par des acteurs de l’énergie, et feront l’objet d’un suivi spécifique, par la CME et la filière ainsi que par l’Etat.

L’énergie produite par les CSR identifiés dans le cadre de ces projets se substituera à des énergies fossiles, ce qui permettra l’économie de 350 000 tonnes d’équivalent CO2 chaque année. Situés sur l’ensemble du territoire français, ils représentent 320 MW de puissance installée, ce qui, sous forme de chaleur, permettrait de chauffer une ville de 1 200 000 habitants, équivalent à la somme des réseaux de chaleur de Lyon, Grenoble et Toulouse.
Chaque année, l'énergie produite à partir de déchets non recyclables permettra d’éviter un import d’énergie équivalent à plus d’1,8 million de barils de pétrole, représentant un montant annuel de l’ordre de 100M€. Par ailleurs, les deux ministères impliqués indiquent que leur mise en oeuvre permettra de détourner 970 000 tonnes de déchets du stockage en centre d’enfouissement, soit une contribution importante au regard des 7 millions de tonnes qui doivent encore trouver des voies de valorisation, à horizon 2025.

Cette nouvelle étape est importante : elle concrétise l’émergence d’une véritable filière industrielle française, conjuguant compétitivité économique, qui complètera l’excellence de la filière française de gestion des déchets. Puisqu'il n'est pas question de déshabiller Paul pour habiller Jacques... de la même manière que les entreprises qui ont investi pour produire ces combustibles rencontreraient moins de difficultés pour ce qui touche aux débouchés. Restera à valider que l'équilibre économique sera au rendez-vous.