Déchets nucléaires : ça sature !

Le 30/01/2019 à 13:37  
Déchets nucléaires : ça sature !
 Greenpeace France publie aujourd’hui un rapport intitulé "La crise mondiale des déchets nucléaires". Rédigé par plusieurs experts internationaux et indépendants, ce texte propose un tour d’horizon des politiques à l’œuvre en matière de gestion et de stockage des déchets radioactifs, en mettant l’accent sur les déchets de haute activité...

 S’appuyant sur le cas de 7 pays fortement nucléarisés (Belgique, France, Japon, Suède, Finlande, Grande Bretagne et Etats-Unis), le rapport de Greenpeace (consultable ici) analyse la chaîne du combustible du nucléaire dans ces différents pays et met en lumière la quantité colossale de déchets produits à chaque étape, "ainsi que l’absence totale de solution satisfaisante et sûre pour gérer ces déchets dans chacun des pays", selon l'association.

 3 facteurs principaux contribuent à l’urgence de la crise mondiale des déchets nucléaires :
 L’accumulation continue de ces déchets : depuis 60 ans, de l’extraction de l’uranium au retraitement, le combustible génère des stocks de déchets qui s’accroissent d’année en année. On estime qu’actuellement dans le monde entier, il y a 2,4 milliards de tonnes de résidus de traitement d’uranium et 370.000 tonnes de métal lourd de combustible usé (page 34 du rapport).
 La présence, parmi ces déchets particulièrement toxiques pour la santé et l’environnement, de "déchets de haute activité à vie longue" qui resteront radioactifs pendant plusieurs centaines de milliers d’années.

 Les coûts liés à la gestion et au stockage de ces déchets qui ne font qu’augmenter à mesure que les exigences de sûreté nucléaire se renforcent.
 Concernant la France, le rapport démontre qu’elle est de plus en plus isolée dans sa politique de retraitement des combustibles, les autres pays ayant abandonné cette option trop coûteuse et à l’efficacité douteuse (voir ici). Dans les faits, en moyenne moins de 1% des 1.200 tonnes de combustibles usés produits chaque année en France sont réutilisés, produisant des déchets toujours plus radioactifs venant s’ajouter à la masse déjà existante (voir ici). De plus, le rapport rappelle les nombreuses failles du stockage de type géologique qui reste pourtant l’option privilégiée dans les 7 pays à des stades plus ou moins avancés (risques d’incendie, d’explosion, de contamination des eaux...).
 Pour toutes ces raisons, Greenpeace France demande :
 l’abandon des projets Cigéo à Bure et de la piscine centralisée d’EDF au profit d’un entreposage à sec en sub-surface ;
 l’abandon immédiat de la politique de retraitement des déchets ;
 la requalification de certaines matières comme le MOX et l’URT (uranium de retraitement) en déchets radioactifs ;
 l’arrêt du cercle vicieux de la production de déchets nucléaires par une sortie définitive du nucléaire.