Déchets radioactifs de démantèlement : un défi de demain

Le 15/09/2015 à 17:19  
Déchets radioactifs de démantèlement : un défi de demain
centrale nucléaire Afin de renforcer et d'optimiser la filière française de démantèlement des installations nucléaires, le MEDDE (Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie) vient d'annoncer la sélection de 12 projets innovants dans la gestion des déchets radioactifs...

 Parmi les 29 projets soumis lors de la première session, 12 projets ont été sélectionnés dans le cadre de l'appel à projets lancé par l'Andra (Agence ationale pour la gestion des déchets radioactifs) et l'ANR (Agence Nationale de la Recherche), avec le soutien du PIA (Programme d'Investissements d'Avenir). Il a pour objectif de faire émerger des solutions innovantes pour optimiser, en amont du stockage, la gestion des déchets radioactifs issus du démantèlement des installations nucléaires (voir notre article). Cet AAP est organisé en 2 sessions : le premier appel à candidatures dont les résultats viennent de paraître, et le second appel à candidatures qui sera lancé à l'automne 2015.

 Les 29 projets soumis ont été évalués par un comité d'experts indépendants. Le comité de sélection, composé de représentants du Commissariat Général à l'Investissement (chargé de la mise en œuvre du PIA), des Ministères en charge des Finances, de la Recherche et de l'Ecologie et de l'Andra, vient de retenir 12 projets. Le montant total de ces projets représente 40 millions d'euros ; ils seront financés à hauteur de 18 millions d'euros par le Programme d'Investissements d'Avenir et le reste par les partenaires industriels des projets.

 Voici quelques exemples parmi les 12 projets retenus :

 CAMRAD
L'objectif est de développer une caméra haute-résolution durcie (résistante aux radiations). Elle fournirait des images haute définition non altérées par les radiations et serait utilisable dans toutes les étapes du démantèlement et du stockage des déchets radioactifs. Il s'agit notamment de multiplier au minimum par 10 la résistance aux radiations par rapport aux caméras actuelles.

 MAUD

Il s'agit de créer un appareillage utilisant la technique d'autoradiographie développée dans la recherche en biologie et géologie, en l'adaptant aux contraintes du démantèlement des installations nucléaires. Il permettrait, en temps réel, d'avoir une image de la radioactivité présente dans les déchets et de mesurer certains types de radioactivité qui le sont difficilement aujourd'hui.

déchets radioactifs DCND

Le béton est un matériau très présent sur les sites nucléaires (structures de génie civil) ou les centres de stockage (colis de déchets, alvéoles de stockage). Le contrôle de l'intégrité des structures de béton et de la qualité des colis est essentiel pour la sûreté des installations. Le projet vise à développer un système non destructif de caractérisation du béton, qui permettra de contrôler directement la "santé" structurale des bétons (fissures, défaut d'enrobage...). La méthode proposée combine des mesures d'ondes mécaniques, électromagnétiques et électriques, qui seraient effectuées à partir de la surface de l'objet en béton à ausculter.

 Dem'N'Melt

Le démantèlement d'installations nucléaires est parfois délicat en raison de la présence de certains déchets radioactifs difficiles à manutentionner, à transporter et à conditionner. Les contraintes associées à ces déchets peuvent conduire à envisager leur traitement sur place. Le projet a pour objectif de développer un outil de vitrification spécifique in situ. Cette solution présenterait de nombreux avantages : réduction de la quantité de déchets, limitation du coût, souplesse et robustesse face à la composition des déchets, production d'un colis adapté au stockage à long terme.

 CADET

Les opérations de décontamination des installations nucléaires en démantèlement génèrent des effluents radioactifs contenant, pour certains, des molécules organiques. Le projet propose le développement et l'optimisation d'un nouveau procédé de séparation de ces molécules, en rupture avec les technologies classiques. Il repose sur la génération d'un phénomène dit de "cavitation" par ondes de choc ou acoustique, couplée à l'effet d'un catalyseur.