Déchets radioactifs : tous les chiffres, et plus encore

Le 14/10/2015 à 20:02  
Déchets radioactifs : tous les chiffres, et plus encore
 L’Andra a publié cet été l’édition 2015 de l’Inventaire national des matières et déchets radioactifs. Edité tous les 3 ans, celui-ci répertorie et rend publiques les informations sur la provenance, l’état des stocks et la localisation des matières et déchets radioactifs sur le territoire français. Il présente aussi les quantités prévisionnelles de déchets radioactifs à fin 2020, fin 2030 et à fin de vie des installations nucléaires...

 Au 31 décembre 2013, on comptait 1.460.000 m3 de déchets radioactifs produits en France, contre 1.320.000 m3 à fin décembre 2010. L’augmentation de volume, conforme aux prévisions des éditions antérieures, est due à la production courante par les différents secteurs qui utilisent la radioactivité : le secteur électronucléaire à l’origine de 60% des déchets radioactifs, la recherche pour 27%, la défense 9%, l’industrie hors électronucléaire 3% et le secteur médical 1%.

 30% du volume des déchets sont des déchets de très faible activité (TFA), bétons, gravats ou terres, provenant principalement du démantèlement des installations (ils représentent une quantité négligeable de la radioactivité totale des déchets radioactifs). 60% sont des déchets de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC), liés à l’exploitation des centres : vêtements, outils, gants, filtres. Ils représentent 0,02% de la radioactivité totale. 6% sont des déchets historiques dits de faible activité à vie longue (FA-VL) qui représentent 0,01% de la radioactivité.

 Enfin les déchets radioactifs de moyenne activité à vie longue (MA-VL) représentent 3% du volume et 2% de la radioactivité, et les déchets de haute activité (HA) 0,2% du volume et 98% de la radioactivité. A noter : une faible partie des déchets radioactifs font actuellement l’objet d’études afin de déterminer la filière de gestion à laquelle ils appartiennent. 90% des déchets radioactifs produits chaque année ont d’ores et déjà une solution de stockage en surface dans les centres de stockage de l’Andra dans l’Aube (CSA pour les déchets de faible et moyenne activité à vie courte, et Cires pour les déchets de très faible activité).

 L’édition 2015 de l’Inventaire national des matières et déchets radioactifs confirme les volumes de déchets de haute activité et de moyenne activité à vie longue (destinés au centre de stockage réversible profond Cigéo) qui seront produits jusqu’au démantèlement des installations. Ils représentent environ 80.000 m3 au total. Quasiment un tiers des déchets HA et 62% des déchets MA-VL sont déjà produits et en attente d’être stockés.
site de Fessenheim L’Inventaire confirme également l’important volume de déchets qui proviendra du démantèlement des installations nucléaires après 2020. Ces déchets sont, pour la très grande majorité d’entre eux, de très faible activité et de faible et moyenne activité à vie courte. Ces prévisions permettent à l’Andra et aux producteurs de déchets de travailler dès aujourd’hui à des programmes de réduction des volumes de déchets à la source et avant même leur production, par exemple grâce à des efforts de caractérisation, de tri, d’optimisation de scénarios de démantèlement et d’amélioration de conditionnements. L’appel à projets lancé par l’Andra et l’ANR en 2014, dont les résultats ont été annoncés en septembre, permettra, en outre, de faire émerger des initiatives innovantes dans ce domaine (voir notre article : Déchets radioactifs de démantèlement : un défi de demain).
 Pour permettre d’encadrer et d’anticiper les impacts sur la gestion à long terme des déchets radioactifs d’évolutions potentielles de la politique énergétique française, 2 scénarios prospectifs, volontairement contrastés, sont étudiés dans l’Inventaire national : la poursuite de la production électronucléaire et du traitement des combustibles usés, avec 50 ans de durée moyenne de fonctionnement des réacteurs actuels limités à une puissance installée de 63,2 GWe, et le non renouvellement de la production après 40 ans de vie des installations avec arrêt du traitement en 2019.

 Pour de plus amples informations, l’ensemble des données de l’Inventaire national des matières et déchets radioactifs est disponible ici.