Déchets : Rungis ne manque pas d'énergie

Aux portes de Paris, il est un immense marché de produits frais, Rungis, rassemblant 1 200 entreprises, réparties sur 232 hectares aménagés, qui produit près de 80 000 tonnes de déchets par an. Si certains bénéficient d'un tri et d'une collecte sélective depuis quelques années (le MIN dispose d'un centre de tri intégré, exploité par Coved), d'autres ne pouvaient pas bénéficier d'une valorisation matière. Ils ne sont plus perdus pour tout le monde : une filière énergétique a été mise en place, sur place...
Si avant 2000, le tri n'était pas de mise pour bon nombre des familles de déchets, la donne a peu à peu changé. Peu à peu, le tri et le recyclage ont été instaurés et se sont imposés comme une normalité, puis la valorisation énergétique, aussi. A telle enseigne que dans un pavillon où l'on produisait 7 à 800 tonnes de déchets par an, on est aujourd'hui réduit à ne produire que des vrais déchets ultimes, et ce en quantité infime par rapport à ce qui était produit, il n'y a pas si longtemps encore, tout le reste étant valorisé...En 2016, 43 000 tonnes de déchets ont été collectées sur le Marché de Rungis, en diminution de 1 % par rapport à 2015. Par ailleurs, les apports de déchets apportés aux compacteurs ont progressé de 7 %. La politique de la Semmaris visant à responsabiliser les usagers du Marché continue à porter ses fruits, étant entendu que pour aller plus loin en ce sens, des moyens de collectes spécifiques ont été mis en place en 2016 pour le tri des papiers et cartons dans les zones administratives (PRI) ainsi qu’au secteur des fruits et légumes.

En 2016, "99,7% de la chaleur distribuée sur le Marché était issue d’énergie de récupération liée à la combustion des déchets. Le réseau de chaleur du MIN a permis de délivrer près de 150 GWh de chaleur soit l’équivalent de l’énergie nécessaire pour 14 000 logements et ainsi d’éviter l’émission de 35 000 tonnes de CO2.
Depuis lors, la Semmaris a poursuivi ses efforts : depuis le janvier 2017, la totalité de l’électricité nécessaire aux installations collectives du Marché (éclairage public, éclairages intérieurs, production de froid, équipements techniques) est garantie à 100% d’origine verte (la consommation annuelle de ces installations est d’environ 30 GWh, soit l’équivalent d’une ville de 10 000 habitants)".

Nous avons donc à faire avec la réalisation d'un projet gagnant-gagnant : le réseau du SICUCV est alimenté par Rungis, et ce à un tarif inférieur à celui des énergies fossiles, une attractivité tarifaire qui se répercute sur la facture énergétique des consommateurs. On rappellera d'ailleurs que les foyers reliés à un chauffage urbain dont la part d’ENR est égale ou supérieure à 50%, bénéficient d'une la TVA à taux réduit (5,50%)...
La réalisation de ces derniers projets a été organisée dans le cadre du plan Rungis Green Business (mis en oeuvre en 2014 par la Semmaris) : la première station d'hydrogène vert, conçue par GNVert, devrait d'ailleurs être inaugurée fin 2018...

