Déchets toxiques : FNE voit rouge !...

Le 10/01/2017 à 16:10  
Déchets toxiques : FNE voit rouge !...
l'usine Alteo à Gardanne Le 28 décembre 2016, les associations FNE 13, FNE PACA et France Nature Environnement ont déposé un recours devant le Tribunal administratif de Marseille contre l’autorisation préfectorale accordée à Alteo pour ses rejets en mer. Leur demande : réduire le délai de dérogation accordé à l’industriel pour mettre ses rejets liquides aux normes et respecter les valeurs limites d’émission fixées par la loi pour de nombreux polluants…

 Depuis des années France Nature Environnement dénonce la pollution de la Méditerranée par Alteo (voir ici). L’industriel et ses prédécesseurs ont rejeté depuis 1967 pas moins de 20 millions de tonnes de boues toxiques dites "boues rouges" au fond du canyon de Cassidaigne au large de Cassis.

 Si les rejets des boues rouges stricto sensu ont cessé au 31 décembre 2015, la pollution continue pourtant, le Préfet ayant accordé pour 6 ans une dérogation aux valeurs limites de rejets de polluants tels que l’aluminium, l’arsenic ou le fer contenus dans la fraction liquide des résidus qui continuent d’être rejetés en mer. Des dépassements autorisés atteignant parfois des valeurs plus de 1.000 fois supérieures aux seuils imposés par la loi…

 "Par courrier, lettres ouvertes, tribunes ou par communiqué de presse, nous avons relevé l’absurdité de protéger d’une main et de laisser polluer un cœur de parc de l’autre. FNE Bouche du Rhône, FNE PACA et France Nature Environnement demandent sans relâche depuis plus de 2 ans le respect des valeurs de rejets réglementaires. La dérogation accordée par le Préfet le 28 décembre 2015 au respect de ces valeurs, alors même que l’industriel connaissait les délais de mise aux normes qui lui incombaient depuis 20 ans, est inacceptable", indiquent les associations.
 Le mouvement associatif (FNE 13, FNE PACA, France Nature Environnement, mais aussi Surfrider Foundation Europe, la Ligue pour la Protection des Oiseaux et Sea Shepherd) a donc fait appel à la justice pour dénoncer ces rejets. Elles demandent au Tribunal administratif de Marseille de réduire le délai de 6 ans accordé à Alteo par l’arrêté du 28 décembre 2015 pour mettre ses rejets liquides aux normes, l’exploitant ayant d’ores et déjà bénéficié de nombreuses années pour satisfaire à cette exigence.
 "Nous ne demandons rien de moins que le respect strict de la loi par une entreprise dont les rejets menacent directement un milieu marin d’une grande richesse biologique soumis à de multiples pressions anthropiques. Pour que la Méditerranée reste le fabuleux hotspot de biodiversité qu’elle est aujourd’hui, mais dont la pérennité et la santé est chaque jour plus fragile", concluent les associations.