
Le Parlement européen a, par son vote du jour, ouvert la voie à l’adoption prochaine d’une révision de la directive relative aux Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques. L'idée est d'améliorer les dispositifs de collecte et de recyclage des DEEE... mais aussi de simplifier le dispositif pour les producteurs.
Réfrigérateurs, fours, lave-linge, fers à repasser, téléviseurs, ordinateurs, téléphones, lampes fluorescentes compactes… Avec 1,3 million de tonnes par an, les DEEE ménagers représentent 5 % des déchets ménagers produits en France chaque année. Il s’agit du flux de déchets qui connaît la plus forte croissance depuis de nombreuses années (2 à 3 % par an).



Tous les équipements électriques et électroniques domestiques comme professionnels seront ainsi couverts par cette réglementation six ans après son entrée en vigueur, à l’exception de quelques familles d’équipements spécifiquement exclues (matériel de guerre, équipements conçus pour être envoyé dans l’espace, grandes installations fixes, moyens de transport…).
La France, qui avait fait le choix, dès la mise en place de la filière des DEEE, d’un grand nombre de familles de produits inclus dans le dispositif, voit donc sa position renforcée. Pour autant, cette ouverture du champ conduira concrètement à l’inclusion de nouvelles familles comme, par exemple, celles des luminaires.

L’objectif de collecte, qui s’établit actuellement à 18 % (pour les DEEE ménagers, soit 4 kilogrammes par habitant) du tonnage mis sur le marché, sera hissé en 2016 à 45 % des équipements ménagers ou professionnels mis sur le marché, puis, en 2019, à 65 % (ou 85 % des DEEE générés (mode de calcul de l’objectif au choix des États membres) des équipements mis sur le marché.
Par ailleurs, les distributeurs disposant d’une surface de vente de plus de 400 m² pour les équipements électriques et électroniques, devront reprendre sans obligation d’achat les petits appareils usagés rapportés (téléphones portables, baladeurs électroniques…) par les consommateurs, dans le cadre du nouveau dispositif dit « un pour zéro ».

Les objectifs de recyclage et de valorisation, actuellement établis par familles d’équipements (gros appareils électroménagers, équipements informatiques et de télécommunication, outils électriques…) à des valeurs variant entre 50 et 75 % pour la réutilisation et le recyclage et entre 70 et 80 % pour la valorisation, seront augmentés de 5 % six ans après l’entrée en vigueur de la directive.
De même, des normes minimum pour le traitement des déchets (opérations de préparation à la réutilisation, de recyclage ou de valorisation), devraient être développées à la demande de la Commission européenne.
Pour encourager la réutilisation des DEEE, un accès aux points de collecte devra être aménagé pour les acteurs de la réutilisation, notamment ceux de l’économie sociale et solidaire. La directive prévoit également, dans un délai de quatre ans, de mettre à l’étude l’introduction d’objectifs de réutilisation des DEEE selon les catégories d’équipements.

Les exigences d’enregistrement et de déclaration des producteurs dans le cadre des registres nationaux seront harmonisées. Parallèlement, des contrôles plus sévères devraient pouvoir être conduits afin de lutter contre les transferts transfrontaliers illégaux de DEEE du fait des nouvelles exigences encadrant les transferts de matériels d’occasion.

D’autre part, les distributeurs sont d’ores et déjà encouragés, sur une base volontaire, à mettre en place des bornes d’apport en libre service pour les petits appareils usagés. Les éco-organismes ont déjà l’obligation de donner un accès aux acteurs de la réutilisation sur les points de collecte des DEEE ménagers afin de prolonger la durée de vie des équipements électriques et électroniques.


