Rien à jeter dans la démarche : elle est originale, esthétique, tout autant qu’inventive et donc attractive… C’est du jamais vu qui se verra sans pour autant être tape à l’œil. Ne dit-on pas qu’il faut, autant que faire se peut, joindre l’utile à l’agréable ???Jeudi 17 mars, le staff de l’éco-organisme nous conviait à la présentation officielle d’une mini révolution : on récupère le déchet en s’éloignant de la poubelle…

Personne en effet ne part aux achats avec sous le bras ou dans le cabas, ses petits appareils HS. On n’y pense pas, on ne saurait où les mettre, on n’a jamais rien repéré pour les déposer. Bref.
Le constat est là, mais que faire ?

L’idée de base ayant été confrontée à l’expérience des différentes enseignes s’étant déclarées potentiellement partenaires de l’opération, la piste la plus intéressante s’est révélée être celle du « moment-lieu », c'est-à-dire « être là au bon moment et au bon endroit avec une solution visible, pratique et simple ».
Rapidement le consensus se dégage : il faut concevoir un meuble et non une poubelle.
On viendra y déposer et non y jeter ses DEEE…
C'est ainsi qu'Eco-systèmes a officialisé le 17 mars dernier, la mise en place de nouveaux espaces de collecte en magasin pour ces petits appareils ménagers usagés sous l'intitulé "Ici, je recycle", avec l'objectif d'augmenter la récupération des déchets d'équipements électriques et électroniques. Ces espaces, testés en 2010 dans 60 magasins, proposeront sur un même lieu la collecte des petits appareils électriques et électroniques (cafetière, téléphone sans fil, sèche-cheveux, grille-pain, rasoir électrique, réveil, baladeur, appareil photo...), mais aussi des téléphones portables et des chargeurs, des piles et batteries et des cartouches d'imprimantes. Ils seront installés tantôt à l'entrée des magasins, tantôt a à proximité du SAV (comme à la Fnac de paris la défense), ou encore à proximité des caisses.

Le meuble de collecte, en métal et plexi glass, de couleur vert pomme, très design, est facilement repérable ; il sera composé de un à quatre modules. « Nous avons souhaité que partout en France, le consommateur puisse le reconnaître aussi facilement que l’on reconnaît une boite aux lettres de La Poste », indique également Dominique Mignon.
Facile à comprendre et à utiliser, des pictogrammes et un panneau explicatif de la filière de traitement intégré au meuble aideront le consommateur à déposer ses PAM, ou petits DEEE. La taille de l’ouverture du bac sera d’ailleurs calibrée en conséquence tandis que la forme de l’ouverture sera différente selon les déchets à placer. Les téléphones portables (forme en haricot) et les cartouches d’imprimantes (forme en carré) sont stockés directement dans des cartons qui seront envoyés par Chronopost aux entreprises dont c’est la spécialité que de les restaurer pour le réemploi ou les recycler.
Les piles et accumulateurs (forme en croix) seront collectés par les opérateurs tels que Corepile et Screlec Environnement) et les PAM (forme ovale) intégrés dans la chaîne de collecte d’Eco-systèmes.

Les distributeurs, quant à eux, louent la facilité d'utilisation de ces bacs, modulables en fonction de l'offre du magasin et ergonomique pour les salariés. « Les marges de progrès sont évidente pour ces petits matériels, confirme Philippe Joguet de la Fédération du Commerce et de la Distribution : ce projet répond à une réflexion commune qui convient au plus grand nombre, d’où une forte adhésion des enseignes »…
Pour populariser ces nouveaux espaces de collecte, Eco-Systèmes prévoit de réaliser un millier d'animation dans les magasins concernés au cours de l'année, et vise d'en implanter 7000 d'ici à fin 2012. Pour 2011, 26 enseignes sont partenaires du projet, notamment Carrefour, Auchan, Leclerc, Casino, Darty, Fnac, Conforama, Connection, Ikea, Boulanger mais aussi Mr Bricolage et Orange.

On l'aura compris, quitte à se jeter à l’eau, autant faire du bon boulot : esthétique, attractif, informatif, qualitatif, il s’agit de faire comprendre sans le marteler de manière excessive, que la collecte de ces objets n’est pas ponctuelle mais pérenne, que le recyclage est instauré pour durer. Et pour cause...
Si l’on a coutume de souvent présenter les DEEE comme contenant des substances potentiellement dangereuses pour l’environnement dès lors qu’elles ne sont pas correctement traitées, on omet bizarrement de souligner un « détail » qui a son importance : ces derniers contiennent aussi des métaux dont certains valent de l’or en barre…

Et que ces toutes petites quantités, une fois rassemblées après avoir été récupérées, ont des valeurs non négligeables sur les marchés …
Le platine industriel s’achète à plus de 35 000 euros le kilo,
L’or industriel à plus de 32 000 euros,
Le rhodium se maintient à plus de 50 000 euros le kilo,
L’once d’iridium s’achète à plus de 1000 dollars,
L’argent C3E à plus de 770 euro le kilo ; même si sa cote est plus modeste, elle n’en est pas moins digne d’intérêt…
S’il va de soi que les matériaux de récupération cotent un peu moins que les métaux neufs, ils ne sont pas bradés pour autant !...
En d’autres termes, pourquoi "bousiller" des matières essentielles (et parfois rares) en les mettant en décharge ou à l’incinération ? C’est ça, la bonne question à se poser.
Et posée ainsi, la réponse devient encore plus évidente ! En clair, l'heure n'est plus au gâchis. D’où la nécessité de capter l’essentiel du gisement!


