DEEE : Envie, la charnière de la filière

Le 03/04/2008 à 17:01  

DEEE : Envie, la charnière de la filière

Démontage machine à laver credit photo Véronique Paul / GRAPHIX Partenaire de l'éco-organisme Eco-systèmes, le réseau national Envie est un acteur charnière dans la mise en place de la filière française de collecte et de recyclage des déchets d'équipements électriques et électroniques. Principale particularité : sa capacité à associer et développer plusieurs compétences métiers. Ainsi, au carrefour de la réinsertion sociale, de la collecte des DEEE, de leur dépollution mais aussi de leur valorisation (via le réemploi) et de leur recyclage, Envie est non seulement un intervenant national d'envergure en termes de tonnage collecté, mais surtout une structure dont le savoir-faire s'enrichit chaque jour ,à chaque niveau, des compétences contribuant à la mise en place d'une filière pérenne de traitement de la fin de vie des DEEE. Et, ceci tout en permettant à de nombreux exclus de reconstruire leur avenir professionnel...

Si l'on regarde le chemin parcouru ces trois dernières années, force est de reconnaître que la fédération Envie a su évoluer et réaliser les efforts pour s'adapter à l'évolution du marché de la collecte et du recyclage des DEEE.

En 2005, le réseau était constitué de 39 entreprises, soit 630 postes en insertion. 2006 était l'année de la mise en place de la directive européenne sur le recyclage des DEEE, et, en 2007, Envie exploitait déjà 48 entreprises, soit 800 postes en insertion temps plein et accueillait 1 400 personnes en difficulté.

Ce développement s'est concrétisé par d'importants investissements. En 2007, 5 des nouveaux sites ont été équipés d’installations de découpe des tubes cathodiques. Pour assurer l'activité de collecte, la flotte de poids lourds a été augmentée de plus d'une cinquantaine d'unités, et elle dispose désormais de 20 000 conteneurs. Même constat concernant l'activité de recyclage via la collaboration avec Coolrec ( voir notre ancien exposé ) ou le réemploi avec l'augmentation des surfaces de vente. De quoi, normalement, pouvoir faire face à une nouvelle progression des tonnages cette année. Ainsi, on prévoit cette année un tonnage collecté de 80 000 tonnes et 25 000 tonnes pour le traitement. Pour mémoire, 55 000 tonnes de DEEE ont été collectées en 2007 (dont 15 000 tonnes ont été traitées, pour un total de 65 000 appareils rénovés et revendus). Le réemploi en termes de tonnage représentant l'année dernière 2 690 tonnes dont 1 752 tonnes pour le gros électroménager hors froid, et 909 pour le gros électroménager froid.

Mais, plus encore, il convient de souligner le rôle grandissant d'acteur de l'économie sociale qu'occupe Envie. Désormais, ce sont environ 400 agents professionnels que l'association forme chaque année. Leur formation est de plus en plus spécialisée en matière de collecte, démantèlement, traçabilité et suivi informatique, mais aussi en termes de connaissance des équipements électriques et électroniques en fin de vie. De quoi pouvoir proposer des réparateurs compétents aux constructeurs. Preuve du savoir-faire d'Envie en matière de formation, ces agents restent en moyenne 18 mois et 60% d'entre eux trouvent un emploi à l'issue de leur formation.

Partenaire charnière des éco-organismes en charge du développement de la filière des DEEE, de par la multiplicité des compétences qu'elle développe, Envie ne peut que continuer sa marche en avant, mais cela signifie aussi son évolution. Quand bien même elle est d'abord entreprise de réinsertion, elle se doit d'avoir la même exigeance en termes de qualité de service tant au niveau de la collecte, que du tri, du démantèlement que les autres acteurs. Elle doit donc continuer à développer son savoir-faire en matière de réemploi, et vente de produits d'occasion tout en élargissant les compétences pour certains produits électroniques tels que le petit életroménager, les téléphones portables. Idem au niveau du recyclage avec, peut-être, de nouvelles collaborations. D'autant plus, que dans le climat de réduction des dépenses publiques qui prévaut, il n'est pas certain que son statut d'acteur de l'économie sociale soit maintenu, ce qui signifierait une réduction des recettes. En tout cas, les défis à relever ne manquent pas et faisons confiance à l'équipe de direction pour les mener à bien.