DEEE : ERP sort les dents

C’est le plus petit des trois éco-organismes dédiés aux DEEE, en France, mais il en va autrement à l’échelle européenne où il pèse de tout son poids. Pour autant, il n’a pas été réagréé. Lobbying auquel aurait cédé le gouvernement ? Il semble en tout cas que le rachat de la société éco-agréée, par l'allemand Landbell au début de l’été 2014, ne plaise pas à tous… Toujours est-il qu’ERP n’a pas dit son dernier mot et saisit la justice administrative…
Nous apprenions juste avant Noël que l’éco-organisme placé sur la sellette, ayant reçu un avis défavorable (fin novembre) par la commission consultative chargée de se prononcer sur le renouvellement de son agrément, a demandé de manière officielle au Gouvernement de « ne pas céder aux lobbys du monopole». A cette période en effet, les hautes instances finalisaient l’examen de chacun des dossiers d’agrément des filières DEEE ménagers, pilotées par les éco-organismes dédiés, ceci valant pour la période 2015-2020.

Quand bien même ERP est le plus petit éco-organismes dédiés à la filière REP pour ce qui touche aux DEEE des ménages, il affiche 463 adhérents et collecte les déchets électriques et électroniques de 8 millions de Français. Allant plus avant, l’éco-organisme rappelle la satisfaction déclarée de 91% des collectivités qui travaillent en partenariat avec lui, une bonne gestion des avoir, reconnue par un audit (2013), mais aussi des tonnages qui n’ont rien de virtuel puisqu’il aura collecté plus de 38.000 tonnes collectées en 2014.





Ce matin, l’éco-organisme a en effet officialisé la saisine du tribunal administratif de Paris, après que le ministère de l'Ecologie lui ait signifié (le 31 décembre), son refus de l'agréer en qualité d’éco-organisme en charge de la collecte des déchets d'équipements électriques et électroniques ménagers.
L’éco-organisme tient cependant à rassurer : serein quant à son devenir, il tient dans un premier temps à faire savoir ce que, selon lui, cache le dessous des cartes…
« Après des semaines de silence, puis, au tout dernier moment, le verdict, à savoir l’annonce officielle selon laquelle le ministère de l’Ecologie a signifié qu’il refusait l’agrément d’ERP France comme structure chargée de collecter les DEEE, un refus assorti d’aucune explication probante sur le fond du dossier, un refus intervenant après une procédure d’examen à charge et de nombreuses pressions auprès des ministères chargés d’instruire le dossier qu’ERP France avait publiquement dénoncées, on est en droit de s’interroger, comme on est en droit de faire valoir nos droits »…
Afin de rester aux côtés de ses partenaires de longue date, l’éco-organisme éconduit travaille à « mettre en œuvre les solutions optimales pour maintenir une continuité de services dans l’intervalle qui s’ouvre, avant la décision du Tribunal »

Parce que la procédure apparait entachée de plusieurs irrégularités et que la décision n’est pas motivée, sur le fond, ERP France a donc déposé ces deux recours, tout en assurant aborder les semaines à venir « avec beaucoup de fermeté et de confiance ».
« Nous avons déposé des recours très solides qui nous permettent d’envisager l’avenir avec confiance et tenons dès à présent à rassurer les collectivités qui travaillent avec nous, ainsi que nos partenaires. Nous faisons confiance à la justice administrative pour rétablir au plus vite ERP France dans ses pleins droits », conclut Christophe Pautrat.


