DEEE : fin 2017, les cabines téléphoniques auront quitté l'espace public

Le 12/02/2017 à 11:34  

DEEE : fin 2017, les cabines téléphoniques auront quitté l'espace public
Enlèvement des cabines publiques de téléphone Si l’on a bien pris note de la disparition progressive des cabines téléphoniques des rues et campagnes de France, on est moins nombreux à savoir qu’elles appartiennent à Orange, mais aussi à la vaste famille des DEEE, et qu’il est donc possible de les démanteler et d’en recycler les matières valorisables : vitrage, métaux, acier et autres plastiques …

 Le temps des cabines téléphoniques publiques est compté. Elles ont été déployées partout dans les années 90 : en 1997, 300 000 unités environ, avaient fleuri en zone urbaine comme en zone rurale. D'abord à pièces, puis utilisables via des cartes, elles n'étaient plus rentables. Souvent dégradées, taguées, souillées, voire vandalisées, ce qui générait des coûts de maintenance et de réparation importants tandis que les recettes étaient eu rendez vous, la tendance s'est peu à peu inversée : de moins en moins utilisées depuis quelques années du fait d'une utilisation de plus en plus large des téléphones portables, elles nécessitaient néanmoins des coûts d'entretien et de réparation, de l'ordre de 12 millions d'euros par an... une charge dont sera bientôt libéré l'opérateur.

 Un amendement de la loi Macron (2015) a balayé l'obligation ancienne qu'avait France Telecom (devenue Orange) de mettre à disposition un service téléphonique fixe à tous les foyers, et par conséquent d'équiper toutes les communes, y compris les plus petites. Dès lors que la couverture du réseau mobile est suffisante (les communes en zone blanche doivent être couvertes par les réseaux mobiles), il n'est plus nécessaire de maintenir et d'entretenir les cabines téléphoniques. Tel est en substance la teneur du texte. En d'autres termes, Orange n'est donc plus obligé de les réparer et/ou les maintenir en bon état de marche, et par conséquent, peut légalement les démanteler, ce qui a suscité des critiques de la part des défenseurs du publiphone. Le processus est largement engagé : si on a commencé par supprimer les cabines HS, celles en état de fonctionner sont déposées les unes après les autres (il ne resterait qu'un peu moins de 30 000 unités installées), partout en France, par un sous-traitant d'Orange, l'opérateur étant en charge de la gestion de cet équipement et par conséquent de sa fin de vie. Tout laisse à penser qu'au 31 décembre 2017, le programme sera achevé et qu'il n'y aura plus guère de cabines téléphoniques sur notre territoire... sauf à titre anecdotique : toutes les mairies ont la possibilité de donner leur accord pour faire enlever les cabines et récupérer ainsi l'espaceLes dégradations et vandalismes, pèsent sur les coûts de maintenance public, comme elles peuvent aussi choisir d'en conserver sur leur territoire ; des municipalités ont par exemple choisi de reconvertir certaines d'entre elles en mini bibliothèques, avec des livres mis à dispo en libre accès...

 Pour le reste, à savoir le plus grand nombre, la collecte des cabines a pour objectif de les regrouper, avant de procéder à leur démantèlement et au recyclage des matières valorisables qu'elles contiennent. Elles sont transportées et prises en charge par Triade Electronique, une filiale de Veolia disposant de plusieurs sites sur le territoire national, spécialisée dans le traitement des DEEE qui a d'ailleurs mis au point un procédé à même de trier une dizaine de polymères, ce qui permet à l'entité de valoriser quasiment tous les plastiques des D3E, en garantissant des taux de pureté quasi parfaits,  ceci favorisant la création de boucles fermées de recyclage avec les plasturgistes. On récupère aussi et bien évidemment, les aciers, aluminium, métaux divers, et autres vitrages dont sont constituées ces cabines téléphoniques en fin de vie, autant de matières premières qui pourront être réinjectées dans le circuit économique...