Démantèlement : l'UE resserre les mailles du filet

L’Europe considère qu’il est nécessaire de renforcer les conditions réglementaires à mettre en œuvre en matière de démantèlement de navires en fin de vie. L’idée sous-jacente consiste à couler la pratique de l’échouage. Mais, peut être aussi à traiter en Europe, ces déchets encombrants que sont les bateaux (militaires ou marchands) qui ont terminé de naviguer. Personne et certainement pas la France, n’a envie de voir se répéter les célèbres « ronds dans l’eau » du Clemenceau, lesquels ont fait le tour du monde, ou presque…
Les bateaux sont comme tant d’autres biens : ils ont une fin de vie. Sauf que le problème de leur démantèlement afin d’en recycler ce qui peut l’être est de taille. Non seulement du fait des tonnages de chaque bâtiment mais aussi au vu du nombre de navires qui arrive au terme de leur carrière maritime. Pendant un temps, discrètement, des navires ont fait leur dénier voyage en Inde (baie d’Alang) ou encore sur les côtes du Bangladesh, de Chine ou du Pakistan, des voyages organisés par des personnages peu scrupuleux, pour y être déconstruits sans autre forme de précaution, en dépit de produits comme dangereux les composant, tels que l’amiante…Et puis, il y eut quelques scandales mettant en valeur, sur la place publique, des façons de faire jugées peu glorieuses… D’où le choix du Parlement européen de donner son feu vert à une nouvelle réglementation qui a pour objectif d’assurer le démantèlement des vieux navires dans des conditions ne mettant ni la santé des travailleurs ni l’environnement en péril.

Et puis, il y eut quelques scandales mettant en valeur, sur la place publique, des façons de faire jugées peu glorieuses… D’où le choix du Parlement européen de donner son feu vert à une nouvelle réglementation qui a pour objectif d’assurer le démantèlement des vieux navires dans des conditions ne mettant ni la santé des travailleurs ni l’environnement en péril.En ligne de mire, la pratique de l’“échouage” : la nouvelle réglementation européenne a pour objectif de faire cesser cette façon d’opérer et qui consiste à abandonner les épaves sur les plages des pays concernés avant qu’elles ne soient découpées au chalumeau sans autre précaution. Il sera bon de rappeler que ces ex navires ont à leur bord des équipements en fin de vie eux aussi, et assimilables à des déchets dangereux (les dioxines et l’amiante, à titre d’exemple). Aussi, normalement, ils ne devraient même pas pouvoir être exportés à destination de pays non membres de l’OCDE. La pratique est tout autre…
Les propriétaires font travailler les entreprises qui pratiquent les meilleurs tarifs, lesquelles font de sacrées économies sur le dos des hommes qui sont à la manœuvre, chalumeau ou masse à la main, sans compter l’environnement qui en prend une « petit coup » à ,chaque opération de cette sorte.

Il faut mettre cette attitude européenne en relation avec un constat : le nombre de coques destinées au recyclage devrait augmenter de manière tangible au cours de ces prochaines années. D’où la volonté de l’Union de voir se développer de véritables unités de recyclage, en Europe ou dans des pays tiers (mais avec des contrôles rigoureux dans tous les cas), spécifiquement adaptées à cette activité si particulière et à même de traiter correctement les inévitables matières dangereuses et autres déchets ou coulures, qui résultent du démantèlement de ces bateaux.
Le nouveau cadre européen entend en quelque sorte anticiper les dispositions de la convention de Hong Kong. Adopté en 2009, cet accord international vise à assurer “un recyclage sûr et économiquement rationnel des navires”, mais il n’entrera pas en vigueur avant plusieurs années, les pays ne se précipitant pas vraiment pour le signer et le ratifier. En outre, cette convention n’exclut pas formellement la pratique de l’échouage.

