Dépollution : des bactéries friandes d'arsenic...

Le 06/05/2008 à 13:00  

Dépollution : des bactéries friandes d'arsenic...
Pac Man La contamination des sols et des eaux par l'arsenic d'origine anthropique ou naturelle est très préoccupante, de par ses conséquences environnementales, sanitaires et socio-économiques dans de nombreux pays. L'intoxication chronique résulte principalement de la consommation d'eaux riches en arsenic, mais aussi de plantes capables de capter le poison présent dans les sols et les eaux d'irrigation, comme le riz. On considère que des centaines de millions de personnes sont concernées, principalement au Bangladesh, en Inde et en Asie du sud-est, pays où de surcroît le riz est la denrée vivrière de base...

En Australie, la contamination de l'environnement par l'arsenic est principalement due aux activités d'exploitation minière et de traitement des minerais. Des chercheurs du Cooperative Research Center for Contamination Assessment and Remediation of the Environment (CRC CARE) ont identifié une bactérie capable d'oxyder l'arsenite (AsIII) en arsenate (AsV) qui est beaucoup moins toxique et peut être éliminé plus facilement ; l'arsenate est ensuite immobilisé et éliminé.

La bactérie a été découverte en passant au crible quelques milliers de microbes vivant dans des sols fortement contaminés par de l'arsenic provenant de pesticides autrefois utilisés dans le contrôle des parasites affectant les ovins et les bovins avant d'être remplacés par le DDT (le dichlorodiphényltrichloroéthane, un pesticide), il y a une soixantaine d'années. La forme inorganique très toxique de l'arsenite prédomine dans ces sols. Cette bactérie se distingue des nombreuses autres espèces isolées présentant une tolérance à l'arsenic par sa grande efficacité à transformer l'arsenite. Elle ne présente pas de danger pour l'environnement et les hommes et est tolérante à certains métaux lourds comme le cadmium et le plomb.

eau polluée à l'arsenic Outre le développement de méthodes de remédiation des sols et des eaux polluées par de l'arsenic basées sur l'activité de cette bactérie, le CRC CARE compte mettre au point un outil pour détecter de façon rapide la présence d'arsenic dans les eaux et les sols.

En rapport direct avec le sujet, nous vous renvoyons à la lecture de notre article : Arsenic : une bactérie au secours des écosystèmes.